Dans une déclaration à la presse à l’issue du Conseil de gouvernement, jeudi 6 février, le ministre de l’Inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences, Younes Sekkouri, a dressé un bilan détaillé du mouvement de grève observé hier, mercredi 5 février 2025, par quatre centrales syndicales, dont l’UMT et la CDT. Les syndicats contestant «le passage en force» du projet de loi sur le droit de grève.
Selon Younes Sekkouri, le taux de participation à la grève atteint tout juste 1,4% dans le secteur privé et seulement 32% dans le public. Par secteur d’activité, ce taux varie de 25,9% dans les établissements publics à 35,5% dans le secteur de l’enseignement. Les secteurs de la santé, de la justice et des collectivités territoriales affichent des taux respectifs de 33,3%, 30,5% et 26,4%.
Par ailleurs, Sekkouri a indiqué que la nouvelle loi sur le droit de grève «accorde la priorité aux travailleurs et octroie des possibilités importantes en matière de détermination des délais et de négociation en vue d’apporter des solutions aux problèmes, et protège la liberté de travail et de la société en garantissant le service minimum».
Il a noté, dans ce cadre, que «le Maroc dispose désormais d’une loi équilibrée, au profit des travailleurs», soulignant la nécessité de veiller à son application telle qu’elle a été votée.
Mettant en avant la nécessité de «maintenir la relation de dialogue entre le gouvernement et les syndicats», le ministre a rappelé que le gouvernement a œuvré au relèvement du salaire minimum et à la révision de l’impôt sur le revenu, assurant que les efforts seront intensifiés dans le cadre du dialogue social pour répondre aux préoccupations des citoyens, en partenariat avec les syndicats et les partenaires sociaux.
Lire aussi : Transport aérien: trafic quasi normal ce mercredi malgré la grève, quelques vols retardés
Les principales dispositions du projet de loi organique relatif à l’exercice du droit de grève, tel qu’adopté par la Chambre des représentants, accordent la primauté aux travailleurs et aux organisations syndicales en cas de litige entre les dispositions législatives en vigueur, et garantissent l’exercice du droit de grève pour la défense des intérêts indirects des travailleurs en plus de leurs intérêts directs, en reconnaissant explicitement la grève solidaire et politique.
En ce qui concerne les catégories de grévistes, le droit à la grève s’étend désormais à tous les professionnels, y compris les travailleurs domestiques, les travailleurs indépendants et les non-salariés. De plus, l’employeur n’a plus la possibilité, en vertu de cette loi, d’entraver le droit de grève, sous peine d’amendes allant de 20.000 à 200.000 dirhams.
En vertu de ce projet de loi, l’appel à une grève nationale dans tous les secteurs ou une grève sectorielle n’est plus limité aux syndicats les plus représentatifs et est étendu aux syndicats ayant une représentativité.
Bienvenue dans l’espace commentaire
Nous souhaitons un espace de débat, d’échange et de dialogue. Afin d'améliorer la qualité des échanges sous nos articles, ainsi que votre expérience de contribution, nous vous invitons à consulter nos règles d’utilisation.
Lire notre charte