La direction du Polisario a proféré de nouvelles menaces après l’échec de ses pressions sur l’ONU. Cette fois-ci, c’est le chef des séparatistes, Brahim Ghali, qui a franchi un seuil dangereux en lançant un ultimatum à la Minurso avant d’autoriser des convois de plusieurs véhicules pour réinvestir le passage frontalier de Guergarat et y installer des tentes. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du jeudi 15 octobre, que Brahim Ghali a déclaré, mardi dernier, que la Minurso ne pouvait être un simple «instrument», en réponse directe aux déclarations du secrétaire général de l’ONU.
Le responsable onusien avait accusé le séparatiste en chef d’être à l’origine de la tension dans cette région, surtout après avoir autorisé deux convois à se diriger vers Guergarat pour essayer d’obstruer de nouveau la route commerciale entre le Maroc et la Mauritanie. Les séparatistes avaient décidé d’installer un camp tout au long de la route qui mène vers la Mauritanie, et ce immédiatement après la mise en garde du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, contre toute tentative de fermer le poste frontalier de Guergarat. Les Polisariens avaient brandi la menace d’organiser une marche de protestation de Rabouni vers Guergarat pour paralyser le trafic commercial et civil dans cette zone frontalière.
Le quotidien Assabah rapporte qu’en brandissant la carte de la fermeture du poste frontalier de Guergarat, le Polisario cherche à attirer l’attention et à provoquer la tension au moment où le Conseil de sécurité s’apprête à étudier le dossier du Sahara marocain et à renouveler le mandat de la Minurso. La direction du Polisario a été saisie par un accès de frénésie après avoir annoncé la mobilisation de ses partisans, en provenance de Tindouf et de la Mauritanie, devant le poste frontalier pour obstruer le trafic commercial. Pourtant, la région de Guergarat est considérée comme une zone tampon, conformément à l’accord de cessez-le-feu de 1991 parrainé par l’ONU.
Ce même accord fait du dispositif de sécurité que le Maroc avait construit dans le milieu des années 80 une ligne de cessez-le-feu où les forces de l’ONU se déploient pour le faire respecter. Ce n’est pas la première fois que le Polisario profère des menaces à l’approche de la réunion du Conseil de sécurité pour étudier ce dossier. Déjà en 2017, les séparatistes avaient mobilisé leurs éléments dans cette zone avant de se retirer pour éviter une condamnation officielle de cet organisme principal de l’ONU. Il faut rappeler que le Polisario engage des coupeurs de route armés pour interdire la circulation dans la zone de Guergarat et dépouiller les chauffeurs en partance vers la Mauritanie.