Hamid Chabat s'est-il approprié la "joconde marocaine"?

Hamid Chabat, nouveau SG de l'UFOM

Hamid Chabat, nouveau SG de l'UFOM . Brahim Taougar - Le360

Le procureur du roi près la Cour d'appel de Rabat a ordonné l'ouverture d'une enquête au sujet d'une plainte de l'Association marocaine de lutte contre la corruption contre Hamid Chabat, pour le "vol" d'un tableau de maître. Allégations mensongères et plainte infondée, selon le SG de l'Istiqlal.

Le 11/11/2014 à 14h30

Le procureur du roi près la cour d'appel de Rabat a ordonné l'ouverture d'une enquête au sujet d'une plainte déposée par l'Association marocaine de lutte contre la corruption contre Hamid Chabat, SG du Parti de l'Istiqlal, pour “vol” et “abus de confiance”, en relation avec la disparition d'un tableau de maître du siège de la section du parti à Tétouan. C'est ce qu'a déclaré, mardi, maître Isaac Charia, avocat de l'association, à Le360.

La plainte a été déposée le 10 novembre par l'avocat Isaac Charia, du barreau de Rabat, au nom de l'Association marocaine de lutte contre la corruption, contre Hamid Chabat, numéro 1 de l'Istiqlal et Mohamed Salhi, cadre syndical et inspecteur provincial du parti à Tétouan. Cette plainte, selon l'avocat, a été déposée pour que la ville de Tétouan puisse récupérer un tableau du peintre orientaliste Mariano Bertuchi, connu sous le nom de "joconde marocaine". Une oeuvre dont la valeur est estimée à 7 MDH, et qui fait partie de l'héritage du mouvement national à Tétouan, d'après Charia.

La joconde marocaine, qui était exposée au siège du parti à Tétouan, a été déplacée vers le bureau de Hamid Chabat au siège central à Rabat avant de disparaître, ajoute la même source, alors qu'elle aurait dû être déposée au Musée des arts contemporains de Tétouan pour être entretenue, continue l'avocat.

Contacté par Le360, Hamid Chabat a confirmé que le tableau a été déplacé au siège central du parti à Rabat. Selon le secrétaire général de l'Istiqlal, “il s'agit d'une décision de la direction prise à la demande des militants locaux, qui ont estimé que l'oeuvre serait mieux entretenue et mieux conservée au siège central”. Ne cachant pas “sa grande surprise que des parties étrangères viennent s'immiscer dans des affaires internes et critiquer des décisions souveraines du parti”, il juge “inacceptable ce genre de comportement”. Pour le maire de Fès, “le tableau est un patrimoine du PI et nul n'a le droit de se mêler de cette affaire tant que l'oeuvre est toujours entre les murs des locaux du parti. C'est une plainte infondée qui sent le complot à mille lieues”.

Mariano Bertuchi est un célèbre peintre espagnol (1884-1955), qui a vécu à Tétouan jusqu'à la fin de ses jours. Cet artiste a occupé, sous le protectorat espagnol, le poste de directeur de l'école des Beaux-Arts. Romantique et orientaliste, il était inspiré par la lumière et les paysages de Tétouan, ainsi que les scènes de la vie quotidienne des gens du nord.

Par Fatima Moho
Le 11/11/2014 à 14h30