Depuis la flambée des prix, le gouvernement d’Aziz Akhannouch est vivement critiqué pour son action insuffisante pour protéger le pouvoir d’achat des Marocains. Si ces critiques sont attendues de l’opposition parlementaire, elles surprennent quand elles émanent des bancs de la majorité gouvernementale. Ce dimanche 19 mars, le président de la Chambre des conseillers, Enaam Mayara, issu de l’Istiqlal, en a surpris plus d’un en chargeant le gouvernement.
En enfilant sa casquette syndicale, Enaam Mayara a déclaré que le syndicat qu’il dirige, l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), ne soutient pas le gouvernement chèque en blanc. Face à ses partisans, le président de la Chambre des conseillers depuis fin 2022 a critiqué ouvertement l’action gouvernementale face à la flambée des prix. D’après lui, la crise a lourdement impacté le pouvoir d’achat des Marocains.
Lors de son intervention, celui qui cumule la fonction de président de la Chambre haute et le bras syndical du parti de l’Istiqlal a exhorté l’exécutif à prendre rapidement des mesures concrètes face à la crise relative à la hausse des prix. D’après le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, qui relaie l’information dans sa livraison du 22 mars, le discours d’Enaam Mayara est l’un des plus virulents à l’adresse du gouvernement d’Aziz Akhannouch.
S’il considère que l’invasion russe en Ukraine a eu des conséquences sur la hausse des prix, le syndicaliste estime que la situation au Maroc impacte lourdement la classe ouvrière, en assurant que la place des intermédiaires qui «ne se sentent pas marocains» est en prison. «Le gouvernement a certes pris des mesures pour protéger le pouvoir d’achat, mais je lui dis que nous ne voulons pas de la régulation des prix à la télévision mais sur le terrain pour que les Marocains la ressentent», précise Myara. «Je le dis encore au gouvernement: faites attention, nous ne resterons pas silencieux, la patience a ses limites», a-t-il déclaré à l’adresse de l’exécutif dirigé par Aziz Akhannouch, en l’exhortant à prendre des mesures opérationnelles avant le début du mois du ramadan pour mettre fin à la spirale inflationniste.