Hausse des prix: les partis de l’opposition veulent une enquête sur les subventions

Les prix des produits de consommation courante grimpent toujours.

Revue de presseLe gouvernement a initié, ces derniers mois, diverses initiatives de soutien aux échanges économiques, afin de faire infléchir le trend haussier des prix des produits de consommation courante, mais se retrouve confronté à l’échec des mesures qui avaient été entreprises. Les partis de l’opposition ont donc décidé d’appeler à l’ouverture d’une enquête parlementaire. Une revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 09/03/2025 à 19h35

Les partis de l’opposition veulent qu’une enquête soit ordonnancée, à propos du budget alloué par le gouvernement et d’ores et déjà dépensé, d’un montant de 21 milliards de dirhams, dans le but affiché de soutenir les prix des produits de consommation courante, et sans que les mesures entreprises n’aient abouti à des résultats concrets.

Les mesures engagées se sont principalement focalisées dans un encouragement à l’importation de bétail et de viande rouge congelée, ou encore dans une aide octroyée aux transporteurs de marchandises, afin de compenser la hausse du prix des carburants.

Selon Assabah de ce lundi 10 mars, au Parlement, des partis de l’opposition ont convoqué certains ministres du gouvernement pour qu’ils rendent compte de leurs actions devant des députés faisant partie de différentes commissions parlementaires, ainsi que pour des échanges sur différents aspects ayant trait aux dépenses des lignes budgétaires qui leur ont été allouée, le montant global de cette mesure gouvernementale ayant été défini à une somme de 21 milliards de dirhams.

Sur ce montant, 13 milliards de dirhams ont été consacrés à l’importation de bétail en provenance d’Espagne, de Roumanie, du Brésil et d’Australie.

Assabah précise que cette opération a bénéficié à des dizaines d’opérateurs, dont des entrepreneurs connus pour leur tendance à se livrer à des pratiques relevant de la spéculation. Selon Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du commerce, les profiteurs de cette manne gouvernementale seraient au nombre de 18.

Par ailleurs, Assabah précise que, sur le budget total décidé par le gouvernement, un montant de 8 milliards de dirhams a été dédié au soutien des transporteurs de marchandises.

Pourtant, partout dans le Royaume, sur les étals des marchés, les prix des produits concernés au premier chef par cette mesure de soutien n’ont pas vraiment baissé.

Pire encore, ajoute le quotidien, dans certains cas, des hausses des prix encore jamais atteintes ont même été observées, concomitamment au déploiement de ces aides de l’État, ce qui paraît quelque peu problématique.

Assabah relaie par ailleurs le fait que plusieurs ministres ont refusé de s’expliquer devant les députés sur ce propos, bien que le règlement intérieur du Parlement le spécifie et que, selon les termes de la Constitution du Royaume, la tenue de réunions en dehors des sessions parlementaires n’est pas interdite.

Devant cet état de fait, indique le quotidien, des leaders de l’opposition envisagent de s’adresser à la Cour des comptes, afin qu’une enquête soit diligentée, à propos de cette gestion qui a été faite sur ces fonds publics qui avaient été alloués au soutien de l’importation de différents types de viandes et au transport de marchandises de consommation courante.

Ces partis de l’opposition veulent aussi que les listes des bénéficiaires de ces subventions soient divulguées, et que leurs éventuels liens avec des partis formant la majorité au gouvernement soient révélés.

Assabah précise que cette montée au créneau de membres de partis de l’opposition, dont ceux du Mouvement populaire (MP), du Parti du progrès et du socialisme (PPS), du Parti de la justice et du développement (PJD), de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), du Parti socialiste unifié (PSU) et la Fédération de la gauche démocratique (FGD), ainsi que celle de différents leaders syndicaux, s’explique principalement par le fait que les mesures entreprises par le gouvernement devaient, initialement, permettre une réduction des prix.

Dans tous les pays du monde, explique le quotidien, les échanges économiques se fondent sur une règle simple: quand l’offre augmente, les prix baissent.

Or, dans le Royaume, la situation de certaines branches d’activité soutenues par l’État reste marquée par la mainmise de certains opérateurs, qui profitent ainsi des subventions qui leur sont octroyées, tout en continuant à vendre leurs produits à des prix identiques, voire plus élevés.

Par Fayza Senhaji
Le 09/03/2025 à 19h35

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