Hautes fonctions: la polémique enfle autour des nominations

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Revue de presseKiosque360. Alors que la polémique continue d’enfler au sein de la majorité gouvernementale et ailleurs autour des critères suivis dans les nominations aux hautes fonctions, le ministre délégué Benabdelkader présente un projet de réforme pour barrer la route à toutes les pratiques de clientélisme.

Le 28/08/2019 à 20h08

La procédure de nomination aux hautes fonctions suivie par le gouvernement est aujourd’hui, plus que jamais, remise en cause et fortement pointée du doigt. Cette procédure s’apparente à la rente et au clientélisme, qui supplantent donc la compétence. Une sorte de «partage de gâteau», qui ne cesse d’envenimer la polémique, fait remarquer le quotidien Assabah dans son édition de ce jeudi 29 août.

Pour barrer la route à ces pratiques, le ministre délégué auprès du chef du gouvernement, chargé de la réforme de l’administration et de la fonction publique, Mohamed Benabdelkader, a présenté un projet de loi dans ce sens. Ce projet vise la création d’une instance autonome chargée des hautes fonctions. Cette formule serait inspirée des modèles québécois et belge. Ce projet, rappelle le quotidien, a déjà été recommandé par la Cour des comptes dans son dernier rapport appelant à mettre en place un modèle de gestion s’inscrivant dans les pratiques de probité de bonne gouvernance.

L’initiative du ministre Benabdelkader, précise le quotidien, s’inscrit dans le chantier de la réforme de l’administration publique, notamment la loi organique relative aux hautes fonctions. Et ce dans la perspective d’élargir la question des nominations aux hautes fonctions à l’échelle régionale et aux administrations décentralisées. En plus de cette formule de réforme, le projet vise aussi la création du poste de directeur régional qui supervisera la direction régionale dans la nouvelle architecture de la déconcentration. Ainsi, la nomination aux hautes fonctions ne se limitera pas aux postes de l’administration centrale, mais englobera également les services extérieurs dans les régions. Le chantier, ajoute le quotidien, s’inscrit dans le cadre du transfert des compétences du centre à la région, ce qui permettrait aux directeurs régionaux de se doter de prérogatives de prises de décisions en coordination avec les walis. Enfin, fait remarquer le quotidien, l’expérience du gouvernement en matière de nomination aux hautes fonctions a montré que la rente avait supplanté la compétence, sapant les principes de la Constitution de 2011. 

Par Mohamed Younsi
Le 28/08/2019 à 20h08