Les dirigeants du MUR ont publié un communiqué consacré essentiellement à la question de l’égalité dans l’héritage entre l’homme et la femme. Un sujet qui a ressurgi ces derniers temps pour occuper les devants de l’actualité et susciter, encore une fois, des débats houleux entre ceux qui l’approuvent et ceux qui s’y opposent. Mais, cette fois-ci, ce différend dans le traitement de l’héritage dans l’Islam a fait une victime, en l’occurrence le docteur Asma Lamrabat, qui fut contrainte de démissionner de la Rabita Mohammedia des Oulémas du Maroc pour avoir donné un avis personnel sur ce sujet.
Depuis, une centaine de personnalités marocaines, anciens ministres, écrivains et artistes ont signé une pétition dans laquelle ils dénoncent l’injustice de la règle successorale discriminatoire envers la femme. Et comme il fallait s’y attendre, les islamistes radicaux de tous bords ont riposté, certains avec véhémence, d’autres avec moins de zèle que d’habitude.
C’est ainsi que les islamistes du MUR réitèrent la prédominance du référentiel islamique, notamment tout ce qui est prôné par le Coran et le Hadith. Ils affirment, toutefois, qu’ils ne sont pas contre tout Ijtihad (effort de réflexion) théologique et juridique qui répond aux évolutions à même de solutionner les vrais problèmes de la société. A condition, précisent-ils, que cet Ijtihad ne dévie pas des fondamentaux de l'Islam et soit approuvé par les instances constitutionnelles concernées.
Une façon de brouiller les pistes car les dirigeants du MUR et autres fondamentalistes ancrés dans leur certitude ne savent pas quand commence l’Ijtihad et où il pourra s’arrêter face à leurs croyances. Du coup, ils retrouvent leur lexique figé dans le temps et dans l’espace. Dixit le communiqué du MUR: «Nous refusons toutes les idées préconçues et surdimensionnées qui visent à détourner la société de ses priorités et de ses vrais besoins en usant des surenchères et des slogans idéologiques». Fin de l’Ijtihad...
