Quand une citoyenne française d’origine algérienne se porte candidate à la députation avec la bonne intention de rapprocher son pays d’origine et la France et servir les intérêts de ses compatriotes, cela fait partie de la diplomatie parallèle salutaire et bienvenue, du reste très sollicitée de nos jours.
Mais quand cette même candidate nourrit, et sert déjà, des desseins séparatistes préjudiciables à un pays tiers, -en l’occurrence le Maroc-, et se met au service du sinistre agenda de l’Algérie en soutenant ouvertement le polisario, il va sans dire que cela déroge on ne peut plus clairement aux règles de bienséance politique et relève plutôt de la provocation.
Après la forte mobilisation ces derniers jours sur la toile pour faire échec à la candidature de la propolisarienne Leila Aichi présentée par le mouvement «La République En Marche» sur la liste de l’une des plus importantes circonscriptions de l’étranger avec 152.000 Français inscrits sur les registres consulaires couvrant 16 pays d’Afrique dont ceux du Maghreb, c’est au sein de la société civile et des milieux politiques que la bataille s’organise pour faire barrage à une entreprise sournoise et hérétique. Car, sous la bannière de vouloir être aux côtés de citoyens, ladite candidate se prépare en fait à engager un combat, qui n’est pas le leur : celui de défendre une entité fantoche et d’intoxiquer les relations entre le Maroc et la France.
Attirant l’attention sur l'activisme et la partialité flagrants - qui frisent le militantisme-, de Mme Aichi en faveur de la thèse séparatiste et son alignement total sur la position algérienne dans l’affaire montée de toutes pièces du Sahara marocain, acteurs politiques, société civile et citoyens binationaux sont sur le qui-vive et appellent au retrait de cette investiture, la qualifiant d’erreur monumentale et de faute morale grave qui ne peut que nuire au partenariat d’exception qui lie le Maroc et la France.
Expliquant cet élan de mobilisation contre la candidature de Mme Aichi, le politologue Mustapha Tossa a affirmé, dans une déclaration à la MAP, que les Marocains de France et les Français et binationaux du Maroc ont raison de s'indigner de l'investiture de cette candidate « notoirement connue pour ses prises de postions hostiles au Maroc et sa volonté déclarée de semer la zizanie et la confusion dans la relation entre Rabat et Paris».
M. Tossa, qui s’interroge sur les réelles motivations de ce choix, relève que cette investiture est de nature à « polluer les excellentes relations entre la France et le Maroc et il est dans l'intérêt du mouvement En Marche qui aspire à avoir une majorité parlementaire et du Président Emmanuel Macron de ne pas avoir dans ses équipes des personnalités pyromanes dont le seul souci est de servir des agendas subversifs qui porteront atteinte aux intérêts de la France et à la nouvelle dynamique que le nouveau locataire de l'Elysée compte insuffler aux différents partenariats stratégiques entre la France et les ensembles maghrébins et africains».
«Une grave erreur»
Le militant associatif franco-marocain Ahmed Ghayet, estime pour sa part que cette candidature est «une grave erreur à dépasser». "Cette candidate ne représente pas la position officielle de la France" dans la mesure où elle "a pris position pour le polisario" donc "il est hors de question qu’elle soit investie candidate", a argué, dans une déclaration à la MAP ce fin connaisseur des rouages de la politique française, se disant «choqué» d’avoir appris son inscription sur cette liste électorale.
Cet ancien conseiller de Martine Aubry et d’Elisabeth Guiguou a affirmé que le président français élu Emmanuel Macron a de bonnes dispositions vis-à-vis du Maroc, se disant étonné de voir le mouvement «La République En Marche» cautionner cette bavure.
"C’est une grave erreur mais je pense très sincèrement que M. Macron n’était pas au courant et que ça s’est fait entre la commission d’investiture de En Marche et le Modem que préside François Bayrou", a-t-il confié. Et d’insister «que dans l’intérêt de la communauté des Français à l’étranger et de l’intérêt de la communauté marocaine en France il faut réparer cette injustice».
M. Ghayet, qui se mobilise avec ses amis franco-marocains au Maroc et en France pour barrer la route à cette candidature hostile à l’amitié et au partenariat multiséculaire entre la France et le Maroc, dénonce l’activisme des milieux pro-polisario et le lobbying algérien toxique dans cette affaire.
"Ce n’est pas possible de commencer une relation avec un nouveau président en faisant une telle erreur", a-t-il averti, ajoutant qu’il est persuadé que du côté de M. Macron «il n’y a aucune arrière-pensée». "Il y a des actions tous azimuts des franco-marocains en France et des franco-marocains au Maroc qui ont lancé une pétition pour demander à ce que cette candidature soit retirée", a ajouté M. Ghayet.
Un élan démocratique qui risque d’être gâchée
Les élus du Cercle Eugène Delacroix qui oeuvrent pour la promotion des relations d’amitié entre le Royaume et la France se sont dits, pour leur part, «profondément choqués» d'apprendre l'investiture de Mme Aichi, sénatrice de Paris, sur la 9eme circonscription des français de l'étranger, soulignant qu’elle n'a eu de cesse d'entretenir « des relations de connivence avec l'insignifiant groupe Polisario en vue de déstabiliser la relation séculaire qui unit la France et le Royaume du Maroc ».
«Ses initiatives, portées en sa qualité de sénatrice, en faveur du groupuscule sont autant d'injures faites aux relations entre les deux pays », s'indigne le cercle dans un communiqué, relevant que l'annonce de sa candidature constitue « une faute morale de la commission d'investiture ».
Ces élus ont également relevé que cette investiture s'inscrit en total contresens de la dynamique engagée par le mouvement "En Marche !", interpellant avec solennité le président de la commission d'investiture pour procéder à la désignation d'un nouveau candidat « n'ayant pas à son actif une campagne honteuse de calomnie à l'égard du peuple marocain et de son histoire».
«La campagne législative pour la 9e circonscription ne concerne pas pour le moment, En Marche Maroc. Tous nos comités sont en stand by en attendant la confirmation du candidat La République En Marche», a réagi, de son côté la section du mouvement En Marche sur sa page Facebook.
D’autres acteurs s’activent notamment par voie de presse ou en lançant des pétitions dans lesquelles ils dénoncent cette candidature «qui s’inscrit en porte-à-faux par rapport à l’élan démocratique » que connait la France aujourd’hui.
«Cet élan démocratique, salué dans le monde entier est en passe d’être gâché après la publication de la liste des candidats de «La République En Marche» pour les élections législatives», lit-on dans une pétition lancée vendredi.
«L’investiture de cette candidate sectaire dans une circonscription ou les électeurs installés au Maroc sont les plus nombreux» ne peut pas passer, insistent ces pétitionnaires dont une majorité sont des Français d’origine marocaine, demandant à la commission d’investiture de proposer un candidat qui rassemble et non pas un chantre du séparatisme servant un agenda politique sournois guidé depuis Alger.