C’est une surprise de taille! Autant pour la direction du Parti Authenticité et Modernité que pour les observateurs politiques. Selon Ilyass El Omari, le Mouvement unicité et réforme, matrice et bras idéologique du PJD, lui a écrit pour proposer une réconciliation, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du week-end des 12 et 13 novembre.
Le chef de file du PAM, connu pour sa discrétion et sa faible propension à divulguer le contenu de ses conversations avec ses partenaires ou ses adversaires politiques, mesurait bien ses mots en lançant une pareille bombe en pleine réunion du Bureau politique de son parti, jeudi dernier, à Marrakech.
Selon des sources proches du PAM, citées par le journal, Ilyass El Omari a affirmé qu’il aurait atteint son objectif après avoir publié sa fameuse tribune sur le site de son parti, dans laquelle il proposait une réconciliation de tous les acteurs politiques pour le bien de la nation.
Il aurait pu agir ainsi après avoir reçu une lettre du MUR dûment signée par son président, Abderrahim Chikhi, qu’il avait pris comme un message d’amitié et une invitation à dépasser les différends qui opposent les deux partis et réduire la tension que connaît la scène politique. Il ne l’a finalement pas fait.
Cela d’autant plus que la missive du MUR comportait, à proprement parler, une invitation à une rencontre entre les deux hommes. El Omari n’en a rien dit, car, affirme-t-il, il est des faits et des informations qu’on peut publier pour en tirer un profit politique ou un avantage tactique et d’autres qu’il est sage de taire en attendant que les choses se clarifient et mûrissent. La lettre du MUR fait partie de cette dernière catégorie, c’est la raison pour laquelle il ne l’a jamais évoquée devant personne.
Et s’il en a parlé aujourd’hui, affirme le journal, c’est pour montrer sa bonne foi. El Omari en a fait état en expliquant aux membres de la Direction de son parti les tenants et les aboutissants de son dernier entretien téléphonique avec le Chef de gouvernement désigné, Abdelilah Benkirane.
Le patron du PAM a insisté sur le fait que son parti n’a jamais eu l’intention de perturber le processus de formation de la majorité gouvernementale. Il n’a jamais eu non plus l’intention ni d’ailleurs les moyens, et encore moins le pouvoir, de tirer les ficelles dans l’ombre pour empêcher la formation du gouvernement.
Selon El Omari, le plus important aujourd’hui est la formation d'un gouvernement dans les plus brefs délais. En attendant, le PAM maintient sa neutralité et ne négocie avec personne, que ce soit secrètement ou en public. Le parti n’a pas non plus l’intention de présenter un candidat à la présidence de la première Chambre, mais son secrétaire général n’a pas, non plus, confirmé ou infirmé la disposition du parti à soutenir le candidat socialiste, Habib El Malki.
Néanmoins, le PAM promet une opposition forte, active et constructive. Pour cela, il entend revoir ses méthodes de travail, encadrer et accompagner ses cent deux députés pour qu’ils s’acquittent le mieux possible de leur mission de législation et de contrôle du gouvernement.