La campagne rageuse d’Alger pour tenter d’impliquer l’Union africaine dans le dossier saharien a finalement été vaine. Dans son rapport annuel sur le Sahara, Antonio Guterres a été on ne peut plus clair en soulignant le «leadership de l’ONU» dans la conduite du processus engagé en 2007 à Manhasset, New York, pour trouver une issue politique au différend.
Evoquant la rencontre de Köhler avec les dirigeants de l’UA, le 12 janvier dernier à Addis-Abeba, Guterres s’est félicité, dans le paragraphe 26 de son rapport, que les interlocuteurs aient «affirmé leur soutien à mon envoyé personnel et reconnu le leadership de l’ONU dans le processus».
Lire aussi : Sahara: message du roi Mohammed VI au Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres
Le premier responsable de l’ONU a enfoncé le clou à Alger en ignorant complètement la rencontre qu’a eue son émissaire Horst Köhler, le 10 janvier à Bruxelles, avec le commissaire algérien du Conseil de l'UA "Paix et sécurité", le dénommé Ismaïl Chergui. En faisant l’impasse sur cette rencontre malvenue avec le diplomate d’un pays résolument hostile à l’intégrité territoriale du Maroc, et dont la tentative pour impliquer l’UA dans un dossier relevant pourtant du seul ressort de l’ONU est destinée à brouiller les pistes, Guterres donne pleinement raison à la demande du Royaume de maintenir le dossier dans le seul périmètre de l’organisation onusienne.
D’ailleurs, de larges extraits du discours du roi Mohammed VI, à l’occasion du quarante-deuxième anniversaire de la Marche verte, le 6 novembre dernier, sont repris dans le rapport du SG de l’ONU (paragraphe 11). «Le 6 novembre, le roi Mohammed VI a prononcé un discours à l’occasion du quarante-deuxième anniversaire de la Marche verte. Le souverain a déclaré que le Maroc maintenait son engagement à travailler dans le cadre du processus politique, en adhérant à la dynamique actuelle que j’ai voulue, et à coopérer avec mon envoyé personnel», rappelle le SG de l’ONU.
Guterres tient à rappeler également les fondamentaux du discours royal de la Marche verte: le rejet de toute solution en dehors de la pleine souveraineté du Maroc sur le Sahara et autre que sa proposition d’autonomie; la nécessité pour toutes les parties d’assumer leurs responsabilités en vue de trouver une solution définitive; le respect pour le Conseil de sécurité, seul organe international chargé de superviser le processus de règlement, et le rejet de toute proposition obsolète visant à détourner le processus de règlement du mandat fixé.
Vous avez bien lu: «le respect pour le Conseil de sécurité, seul organe international chargé de superviser le processus de règlement». Une exigence royale dont Guterres a pris note et acte en confirmant solennellement que l’ONU demeure le seul parrain du dossier du Sahara.