Le déplacement de toute structure civile, militaire, administrative ou de quelque nature que ce soit, du Polisario, des camps de Tindouf en Algérie, vers l'Est du dispositif de sécurité au Sahara marocain, «constitue un casus belli», a mis en garde l’ambassadeur, représentant permanent du Royaume du Maroc aux Nations unies, Omar Hilale, dans une lettre transmise, dimanche, au président du Conseil de sécurité, Gustavo Meza-Cuadra.
«Cet acte illégal des autres parties menace gravement le processus politique onusien que le secrétaire général de l'ONU et son envoyé personnel œuvrent inlassablement à relancer. Avec leurs violations répétées, et maintenant élargies à plusieurs zones à l’est du dispositif de sécurité au Sahara marocain, les autres parties condamnent sérieusement toute chance de relance du processus politique”, a tenu à souligner Hilale dans cette lettre.
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En effet, poursuit-il, «les violations des accords militaires et du cessez-le-feu et l'exacerbation des tensions sur le terrain sont antinomiques avec le processus politique qui a impérativement besoin, selon le secrétaire général de l'ONU, d'un environnement propice et serein».
«L’inaction de la communauté internationale et sa passivité à l'égard de ces violations ont, malheureusement, été interprétées par les autres parties, comme un encouragement à persister dans leurs défis», a regretté l’ambassadeur, représentant permanent du Royaume du Maroc aux Nations unies.
Le Royaume du Maroc, a-t-il indiqué, «exhorte le Conseil de sécurité d'exiger que les autres parties cessent leurs actes attentatoires à la paix, la stabilité et la sécurité régionales», ajoutant que «le Conseil de sécurité est instamment appelé à user de son autorité pour imposer le respect du cessez-le-feu et des accords militaires et enjoindre au +polisario+ de se retirer immédiatement, inconditionnellement et complètement de la zone à l’est du dispositif de sécurité au Sahara marocain”.
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Il a affirmé, dans ce contexte, que «le Maroc qui a, jusqu'à maintenant, fait preuve de retenue et d'un haut sens de responsabilité, à la demande du secrétaire général de l'ONU, de son envoyé personnel et de la communauté internationale, ne saura rester les bras croisés devant la détérioration de la situation sur le terrain. Les autres parties devront, alors, assumer la pleine responsabilité des conséquences qui découleront de leurs actes”.
«Le Royaume du Maroc voudrait réitérer son engagement constant et résolu en faveur du processus politique onusien et sa pleine disponibilité à poursuivre sa coopération avec le secrétaire général de l'ONU et son envoyé personnel», a réaffirmé Hilale, en appelant le président du Conseil de sécurité de faire circuler, d'urgence, cette lettre aux membres du Conseil, et de la faire publier en tant que document officiel du Conseil de sécurité.
Il a, en outre, fait observer que «Le maintien de la présence illégale des éléments armés du +polisario+ dans la zone tampon de Guergarate constitue une violation flagrante de l'accord militaire N.l”, en notant qu’il s’agit là d’«un défi inadmissible au Conseil de sécurité, à l'ONU et à son secrétaire général, Monsieur Antonio Guterres», qui avait, dans ses déclarations du 25 février 2017 et du 6 janvier 2018, ainsi que dans son rapport S/2017/307, en date du 10 avril 2017, «exigé le respect total du statu quo et de la libre circulation dans la zone tampon de Guerguerate».
Dans ce rapport, il avait, également, exprimé sa profonde préoccupation au sujet de la présence continue du polisario dans cette zone et prié le Conseil de sécurité d'enjoindre au polisario de s'en retirer totalement et sans conditions.
Le polisario a, encore une fois, récidivé, il y a trois jours, dans ses violations de l’accord militaire N.1, dans une autre zone du Sahara marocain, en l'occurrence à Mahbes, a-t-il dit, précisant que plusieurs éléments armés du polisario se sont introduits dans cette zone, à bord de véhicules militaires, et y ont dressé des tentes, creusé un fossé et érigé des constructions à l’aide de sacs de sable.
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«Plus grave encore, le polisario s'apprête à transférer les locaux de certaines de ses structures administratives et militaires, des camps de Tindouf en Algérie, où ils ont toujours été établis depuis le début du différend en 1975, vers la zone située à l'est du dispositif de sécurité au Sahara marocain, dont font partie les localités de Bir Lahlou et de Tifariti».
Et de rappeler, dans ce contexte, qu’à la veille de l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, sous la supervision des Nations Unies, en septembre 1991, «la zone située à l’est du dispositif de sécurité au Sahara marocain a été volontairement aménagée par mon pays, en commun accord avec l'ONU, pour être dépourvue de toute présence civile ou militaire, et ce afin de réduire les tensions entre le Maroc et l’Algérie et éviter la reprise des hostilités».
«Le Royaume du Maroc avait alors, convenu avec les Nations unies, que la seule et unique présence dans la zone située à l’est du dispositif de sécurité au Sahara marocain est, et restera, celle de la MINURSO, et ce afin de consolider le cessez-le-feu. Ces faits sont consignés dans les différents échanges entre le Maroc et les Nations Unies et à travers l'interaction de mon pays avec les membres de la communauté internationale», a souligné Omar Hilale, en précisant que l’Accord sur le statut de la MINURSO (SOMA), signé entre le Royaume du Maroc et l'Organisation des Nations unies, stipule explicitement, dans son article 1 (b), que ses dispositions couvrent l'ensemble du «territoire du Sahara», et donc aussi bien l'Ouest, que l'Est du dispositif de sécurité.
Il a, dans ce cadre, attiré l’attention du président du CS que «depuis plusieurs mois, les autres parties ont imprimé une escalade à leurs violations du cessez-le-feu et des accords militaires en vigueur, en procédant à des provocations gravissimes qui menacent sérieusement la paix, la stabilité et la sécurité dans la région».
Et de conclure que cette «cette nouvelle escalade, d’une extrême gravité, a pour objectif inadmissible et illégal de changer la réalité sur le terrain et de modifier le statu quo au Sahara marocain. Ce que le Maroc ne permettra jamais».