Le ministère de l'Intérieur s'apprête à prendre de sévères sanctions contre six hauts fonctionnaires soupçonnés d'avoir failli à leur mission dans le cadre d'un projet de construction de trois piscines à Nador, ouvrages inscrits au titre d'un programme relevant de l'Initiative nationale de développement humain (INDH).
Une enquête interne a ainsi permis de relever de graves irrégularités dans la gestion et la mise en oeuvre de ce projet.Al Massae, qui rapporte l'information dans son édition de ce 1er septembre, dénonce le comportement de ces fonctionnaires qui, au lieu de servir l'intérêt de la province et les projets menés par l'INDH au profit des citoyens, ne pensent qu'à s'enrichir illicitement. "L'enquête a révélé des falsifications de documents, ainsi que la complicité de dirigeants d'entreprises", indique le journal casablancais qui ajoute que le ministère de l'Intérieur est "en possession de preuves accablantes".
Conscient de la gravité de la situation, le ministère de l'Intérieur a transféré ce dossier au tribunal de Fès en charge des crimes financiers dans la région du nord du royaume.
Cette affaire n'est pas sans rappeler le scandale du complexe immobilier de la Compagnie générale immobilière (CGI) d'Al Hoceima, dit Madinat Bades. Suite à des plaintes adressées au souverain, en 2014, par des Marocains résidents à l'étranger (MRE), l'enquête avait entraîné le limogeage de Ali Ghannam, directeur de la CGI, et d'Anas Alami, directeur général de la Caisse de dépôt et de gestion (CDG) dont la CGI est une filiale. Pour revenir aux piscines de Nador, la justice doit établir les responsabilités et punir les contrevenants afin que cessent la corruption et l'impunité.