Driss Azami Idrissi, ministre du Budget et maire islamiste de Fès, a été prié par les services du département de son collègue, Mohamed Hassad, de revoir sa copie. C’est que le ministère de tutelle (Intérieur) n’a pas donné son visa au budget arrêté par le ministre du Budget!
Selon Al Massae, qui se fait l’écho de cette première grande mésaventure du jeune ministre-maire PJD dans son édition de ce jeudi 17 décembre, le ministère de l’Intérieur s’oppose essentiellement à deux points. Le premier concerne les recettes prévisionnelles de la TVA, jugées exagérées. Au lieu des 367 millions de dirhams escomptés par Azami Idrissi et ses équipes, le ministère de l’Intérieur opte pour le même volume du budget communal de 2015, soit 236 millions de dirhams. Le deuxième point porte sur l’enveloppe réservée au RAMD, programme qui bénéficie à 250.000 personnes à Fès. La mairie a consacré à ce volet 2 petits millions de dirhams alors qu’une circulaire insiste sur un montant de 10 millions de dirhams.
Al Massae donne la parole à Saïd Benhamida, l’un des adjoints au maire de Fès, pour se défendre. Ce responsable évoque ainsi le lourd legs de l’ère Chabat, surtout en ce qui concerne les arriérés des dettes accumulées pendant des années.Toujours est-il que le Conseil de la ville est obligé de rectifier le tir et de tenir, pour cela, une session extraordinaire dont la date a été fixée au 18 décembre.
Si Al Massae traite cette affaire de manière sobre et en pages intérieures, Al Akhbar lui réserve un titre en Une et préfère parler de «scandale». Le journal que dirige Rachid Niny fait ressortir une autre «énormité» attribuée à Azami Idrissi et ses équipes: un budget général de 800 millions de dirhams jugé également trop exagéré par le ministère de l’Intérieur en comparaison avec les 560 millions de dirhams du dernier exercice de Hamid Chabat.