L’Organisation internationale de police criminelle (Interpol), basée à Lyon (France), vient de décliner les conclusions des enquêtes qu’elle a menées sur les plus récents attentats qui ont secoué l’Europe (Paris, Londres, Bruxelles…). Le principal enseignement tiré de ces bases de données, c’est que de jeunes Européens (d’origine tunisienne, algérienne ou marocaine pour la plupart), quand ils entrent en prison, le plus souvent pour des délits de droit commun, en ressortent radicalement transformés en terroristes potentiels.
Al Ahdath Al Maghribia de ce mercredi 6 juin rapporte qu’Interpol vient d’adresser une mise en garde à tous les ministères de l’Intérieur des «28» sur la base des conclusions de son enquête. Elle y affirme que la majorité des jeunes Européo-Maghrébins, emprisonnés auparavant pour des larcins, des viols ou trafics de drogue ne profitent d’aucune rééducation intra-muros en prévision de leur réinsertion sociale. Au contraire, ils sont plutôt livrés à la radicalisation. Preuve en est que dès qu’ils recouvrent la liberté après avoir purgé leurs plus ou moins courtes peines, ils mettent directement le cap sur la Syrie ou l’Irak, deux pays gangrénés par les groupes terroristes armés (Daech, Al Qaïda…). Après une formation militaire et un endoctrinement sur place, ils reviennent à nouveau en Europe pour y commettre des attentats sanglants.
Al Ahdath ajoute que ces nouvelles conclusions d’Interpol ne font que confirmer ce que plusieurs rapports des services de renseignements occidentaux ont déjà relevé, à savoir que les prisons européennes sont de véritables centres de fabrique et de recrutement des terroristes. Ainsi, l’un de ces rapports avait déjà mis en lumière le fait qu’en Italie, en Espagne et en France, la majorité des prisonniers maghrébins, arrêtés pour de petits délits avec une bière dans une main et un joint dans l’autre, sont ressortis de la prison vêtus à l’afghane, barbus et avec plein d’idées noires dans la tête.
Un rapport publié récemment par le ministère italien de la Justice a recensé plus de 400 prisonniers italiens d’origine marocaine et tunisienne qui ont épousé le radicalisme durant leur séjour en prison. Pire, en Espagne, un autre rapport de l’Audience nationale fait état de plus de 6800 prisonniers radicalisés, dont 270, issus de différentes nationalités, sont actuellement condamnés à de lourdes peines de prison pour avoir commis ou participé à des actes terroristes.