Le 360: Votre plainte contre Brahim Ghali, pour menaces de mort, a été acceptée par les tribunaux espagnols. À quoi s'attendre par la suite?Pedro Ignacio Altamirano: Après avoir reçu des menaces de mort de la part de membres du gang terroriste du Polisario suite à une de mes dernières visites dans les provinces du Sud du Maroc, j’ai déposé une plainte auprès du tribunal de Malaga. Compte tenu de la gravité des faits, cette juridiction a transféré ma plainte à la Cour nationale de Madrid. Nous allons donc comparaître comme plaignants contre Brahim Ghali et nous prévoyons de demander les peines maximales possibles pour des crimes contre l'humanité.
Quand avez-vous reçu ces menaces, quelle est leur nature et qui en étaient les auteurs, d’après vous?C’était lors de l'une de mes dernières visites dans les provinces de Laâyoune et de Dakhla pour rencontrer les acteurs sociaux et économiques sahraouis, qui, apparemment, dérangent beaucoup les dirigeants du Polisario. Ces menaces sont révélatrices de l'esprit totalitaire et terroriste du Polisario qui répond aux initiatives de paix par des menaces de mort.
Faites-vous confiance à la justice de votre pays?Oui, bien sûr. Et en principe. L'Espagne est un pays démocratique avec une séparation des pouvoirs. Il faut faire la différence entre ce que le gouvernement dit ou fait et l'action de la justice. La preuve est que ma plainte a été acceptée et portée devant le Tribunal national, où Brahim Ghali est convoqué pour le 1er juin, une fois identifié à l'hôpital de San Pedro de Logroño sur instructions du juge Pedraz qui instruit l'affaire.
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Il y a un silence des ONG espagnoles sur l'affaire Brahim Ghali. Quelle en est la cause, selon vous?Il y a plusieurs causes et je serai honnête avec vous. Il y a des intérêts économiques en jeu car beaucoup d'ONG qui défendent le Polisario vivent exclusivement de l'aide gouvernementale dédiée, à son tour, à l'aide humanitaire destinée à l’étranger.Si le Polisario disparaît, ces ONG disparaîtront. En plus, avec un gouvernement espagnol pris en otage par Podemos, parti totalitaire, pro-algérien et pro-vénézuélien, en faveur du soutien aux terroristes du Polisario, cela explique le silence honteux des ONG du pays.
Vous êtes l'un des rares politologues espagnols à oser dire que l'avenir des Sahraouis est dans un Maroc unifié. N'est-il pas temps de mettre fin au séparatisme une fois pour toutes?Je suis tout à fait d’accord et ce sont les chiffres qui l’attestent: ce sont plus de 90% des Sahraouis qui vivent dans la paix et la prospérité chez eux au Sahara marocain qui le disent.
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Il est temps de réunifier tous les Sahraouis après des décennies de souffrance et de séparation. De plus, lors de ma dernière visite à Dakhla, j'ai pu rencontrer tous les chefs de tribus de cette municipalité, et la demande qu'ils m'ont faite, en tant que porte-parole du Groupe international pour le soutien à la réunification sahraouie, était que nous demandions l'ouverture d'un couloir humanitaire, afin que tous les Sahraouis qui souhaitent retourner sur leurs terres puissent rentrer chez eux et profiter de la prospérité et de la large autonomie dont ils jouissent déjà au Maroc.
Sinon, que pensez-vous de la crise entre le Maroc et l’Espagne?Comme beaucoup d’entre vous le savent, mon cœur est mi-andalou, mi-marocain, et cette situation est très triste pour moi car ce sont deux nations sœurs qui méritent le meilleur. Voir des enfants et des bébés arriver d'une manière aussi inhumaine sur les côtes de Sebta m'a brisé le cœur sans entrer dans des considérations politiques.
Je crois que les deux pays méritent ce qu'il y a de mieux et je demande aux deux parties d’en rester aux valeurs de paix, de générosité et de fraternité qui existent entre deux peuples qui partagent des siècles d'histoire et de culture. Nous devons donc résoudre les problèmes entre frères et rechercher une solution définitive pour Sebta et Melilia.