Hamid Chabat, l'ancien patron de l’Istiqlal qui vient de rentrer d’un «exil volontaire» de plusieurs mois passés entre Berlin et Istanbul, ne pourra probablement plus prétendre à un nouveau mandat au Parlement. L’absence prolongée du député de Fès a certes soulevé un débat d’ordre moral et procédural, mais ce n’est pas la raison pour laquelle il ne pourra plus se présenter aux prochaines élections législatives. D’après le quotidien Assabah, qui rapporte l’information dans son édition du lundi 8 février, le comité exécutif a décidé de ne pas donner son feu vert à une éventuelle candidature de l’ancien maire de Fès au Parlement.
Plus encore, c’est le secrétaire général, Nizar Baraka lui-même, qui oppose son veto à une éventuelle candidature de son prédécesseur. La décision a par la suite reçu l’approbation de l’ensemble des membres du comité exécutif. Et ce n’est pas pour des raisons personnelles que le patron de l’Istiqlal s’oppose à la candidature de son ancien rival, précise le quotidien. La raison est simple, poursuit Assabah: aucun ancien secrétaire général du parti ne s’est représenté aux élections après avoir quitté ses fonctions, et ce n’est pas aujourd’hui que le parti va changer cette coutume.
Il sera difficile, souligne le quotidien, de contrer cette décision. Hamid Chabat a, en effet, perdu beaucoup de ses appuis et alliés au sein du parti. Il a même été en conflit avec ses anciens lieutenants qu’il accuse, depuis, de «grande trahison». Pourtant, plusieurs de ses anciens proches collaborateurs ont payé très cher le prix de cette proximité de l’ancien patron de leur formation. Le quotidien cite ainsi, à titre d’exemple, les noms d’Abdellah Bakkali, Abdelkader El Kihel et Adil Benhamza, entre autres. Même dans la ville de Fès que certaines rumeurs lui prêtent l'intention de reconquérir, Chabat a perdu beaucoup d’alliés.
Le Comité exécutif a été clair. Il a ainsi salué, rappelle le quotidien, à l’issue de sa réunion du 2 février, le travail accompli par la «Commission des grandes villes» à Fès et «l’esprit de responsabilité et de dialogue qui a caractérisé les différentes réunions qu’elle a tenues». Assabah, qui cite l’organe exécutif de l’Istiqlal, relève que cette commission aura mis fin aux différentes rumeurs récemment colportées et faisant état de l’octroi des accréditations pour les prochaines élections à certaines personnalités du parti. Ce dernier a précisé que cette prérogative était exclusivement du ressort du secrétaire général et du Comité exécutif.
A cet égard, l’organe exécutif du parti a souligné la nécessité de renouveler les élites, de s’ouvrir à de nouveaux acteurs et d’ouvrir la voie à la participation des jeunes, des femmes et des militants actifs et engagés du parti aux élections dans les grandes villes, afin que le parti y retrouve sa place. Le message a été reçu cinq sur cinq par plusieurs cadres du parti qui s’apprêtaient à le quitter pour d’autres enseignes politiques en perspective des prochaines échéances électorales, conclut le quotidien.