La tension monte d'un cran au sein du parti de la Balance. Depuis le 23 mars, date à laquelle le juge des référés du tribunal de première instance de Rabat a prononcé la levée de suspension émanant de l'Istiqlal et visant à évincer Karim Ghellab et Yasmina Baddou de l'instance de décision du parti (Comité exécutif).
En répondant positivement à la requête des deux concernés, le juge a bloqué l’exécution de la décision du parti de geler leurs activités partisanes.
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Baddou, Ghellab et par extension Hejira réintègrent ainsi le Conseil national du parti de la Balance. Les hostilités peuvent reprendre. La sanction disciplinaire dont ils ont écopé n’a pas refroidi leur ardeur.
L'ancien président du Parlement, Karim Ghellab, commente ce revirement de la situation. «Cette décision fait suite à notre demande déposée auprès du juge des référés. Eu égard à l’approche de la date du congrès national du parti et de toutes les réunions de préparation dont nous sommes exclus, du fait de cette dernière décision du conseil national, le juge a bien voulu accéder à notre demande sur la base des insuffisances et des irrégularités nombreuses qui ont entaché la dernière décision du Conseil national».
Karim Ghellab ne manque pas de souligner le caractère exécutoire de la sentence rendue en référé: «Elle nous permet de rétablir notre activité à l’intérieur du parti, à Yasmina Badou et à moi-même».
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Quant à Taoufiq Hejira qui a fait l’objet de la même mesure disciplinaire que ces deux camarades, pour notre interlocuteur «même s’il a préféré ne pas recourir à la justice, ce qui vaut pour nous sur le plan pratique vaut aussi pour lui». Et d'ajouter: «il a fait les frais de la même procédure dont nous avons été victimes dès le début. Elle avait pour unique objet d’écarter des personnes dont je fais partie et qui ont contredit des positions du secrétaire général».
Les phases préparatoires pour l’organisation du congrès national du parti de l’Istiqlal sont cruciales pour l’avenir du parti dirigé par Hamid Chabat. «C’est un congrès qui aura pour objet le maintien ou le remplacement de l’actuel secrétaire général. Il est notable que depuis plus de deux ans, je fais partie des gens qui souhaitent un changement au sein du parti de l’Istiqlal. Nous allons recouvrer nos fonctions de membres dirigeants comme nous l’avons toujours été au sein du Comité exécutif», explique Karim Ghellab.
Cette étape représente pour le groupe de frondeurs, «la dernière ligne droite», avant la tenue dans les prochaines semaines du congrès national du parti; un congrès qui devrait décider du renouvellement de la direction, avec Nizar Baraka en lice pour le poste de secrétaire général.
«Je fais partie en tous les cas de ceux qui se mobilisent pour aller de l’avant et pour soutenir la candidature de Nizar Baraka une fois qu’elle sera annoncée officiellement».