Chiba Mae El Aïnine, membre du Comité exécutif et ancien membre de la Cour constitutionnelle, a été élu samedi dernier président du Conseil national de l'Istiqlal. Une élection surprise sur laquelle revient la presse nationale paraissant ce lundi 23 avril.
"La montée de Mae El Aïnine et la chute de Ould Errachid", titre Akhbar Al Yaoum qui nous mène dans les coulisses des dernières tractations du Comité exécutif. Selon la publication de Taoufik Bouachrine, l'une des dernières réunions de la direction istiqlalienne a eu lieu la veille du Conseil national au domicile du secrétaire général Nizar Baraka. Lors de cette réunion, Noureddine Moudiane, l'un des cinq candidats, a proposé que tout le monde se désiste en faveur de la seule femme, à savoir Yasmina Baddou.
Mais cette proposition a été mise de côté et trois candidats ont décidé de se retirer: Yasmina Baddou, Karim Ghellab et Abdelilah El Bouzidi. Dans la course, ne restaient plus que Noureddine Moudiane et Rahhal El Mekkaoui, le protégé de Hamdi Ould Errachid, le puissant pilier de l'Istiqlal au Sahara.
Ce dernier, selon le journal, voyant réduites les chances de son "poulain", a décidé de se rendre à l'évidence. Un dernier accord a alors été trouvé: désigner un nouveau candidat en la personne de Chiba Mae El Aïnine. Ce choix a été validé, par applaudissements, par le "Parlement" du parti qui n'a pas eu à passer par l'épreuve des urnes. Cette élection, selon Akhbar Al Yaoum, est un déboire pour Ould Errachid dont le pouvoir grandissant à l'Istiqlal inquiète les anciens alliés de Hamid Chabat et les adeptes du courant "Bila Haouada".
La fin de la lune de miel
L'autre grande décision du Conseil national de l'Istiqlal a été de décider de se ranger dans l'opposition après une année de "soutien critique" au gouvernement El Othmani. "Fin de la lune de miel", titre Al Akhbar qui reprend de larges extraits de l'exposé politique fait par Nizar Baraka et qui a conclu que le "positionnement naturel" du PI est dans l'opposition.
"La balance penche vers l'opposition", titre pour sa part Al Ahdath Al Maghribiya qui revient à son tour sur l'analyse faite par Nizar Baraka devant le "Parlement" de son parti. Le SG de l'Istiqlal y a fustigé l'attentisme et le manque d'initiative de la part d'un Exécutif qui ne fait que gérer les affaires courantes au quotidien.
Noureddine Moudiane, président du groupe parlementaire, enfonce le clou en déclarant que l'Istiqlal allait coordonner avec le PAM et "sans aucun complexe". Une sorte de première réponse à Akhbar Al Yaoum qui s'interroge sur la capacité d'un parti "éreinté" de s'acquitter de sa mission au sein de l'opposition.