Les tensions sont loin de s’apaiser chez l’Istiqlal. Au contraire, à l’approche du 18e congrès national du parti, elles ne font que s’accentuer. Bien entendu, tout cela sur fond d’une réforme des statuts qui ne fait pas l’unanimité chez tous les partisans.
Dans son édition du lundi 6 juin, Assabah écrit que c’est le courant rassemblant les proches d’Ould Rchid qui alimentent désormais ces tensions, en tentant de marginaliser le rôle que joue le secrétaire général, Nizar Baraka, à la veille du congrès. Pour des dizaines d’Istiqlaliens, cela semble inacceptable.
En fait, comme l’explique le quotidien, le courant en question paraît engagé dans une course pour contrôler les instances dirigeantes du parti. Pour cela, leur cheval de bataille est de priver les parlementaires istiqlaliens, les inspecteurs et certains leaders de l’avantage que leur accordaient jusque-là leurs statuts pour bénéficier d’office de sièges dans ces instances.
Pour rappel, c’est le principal point de discorde au sein de l’Istiqlal depuis que l’amendement des statuts a été annoncé. En parrainant ce changement donc, le courant Ould Rchid tente de rallier Nizar Baraka à ces rangs, tout en le privant de certains de ces avantages. En effet, parmi les amendements prévus des statuts figure la mise en place d’un nouveau poste de Vice-secrétaire général qui se verrait attribuer les mêmes prérogatives du secrétaire général actuellement. Ce dernier deviendrait, dans les faits, un simple représentant du comité exécutif. En d’autres termes, d’après les explications apportées par Assabah, si Nizar Baraka souhaite briguer un deuxième mandat, il serait obligé d’accepter la liste des dirigeants du parti que proposerait le courant Ould Rchid.
Ceci n'est toutefois pas encore acquis, à en croire le journal. En effet, les sources du journal évoquent une gestion intelligente du secrétaire général de cette situation, malgré la «traîtrise» de certains de ces alliés qui lui ont tourné le dos dès qu’ils n’ont pas pu accéder à des postes au sein du gouvernement auquel participe le parti.
D’ailleurs, sur ce dernier volet, Assabah écrit que les tensions actuelles pourraient fortement nuire à cette participation. Une source partisane confie que l’Istiqlal a déjà mis un pied en dehors du gouvernement, car un parti qui se déchire ne peut être un soutien à la coalition que mène le RNI. Il peut même être un handicape dont pourraient profiter d’autres partis qui guettent la moindre occasion pour rejoindre la majorité.
On en saura plus durant les prochaines semaines. Mais d’ici là, force est de reconnaître que la situation actuelle était quelque peu prévisible. Bien avant la «retraite étude» qui a acté la convocation du Congrès national en vue d’adopter les amendements des statuts, un leader istiqlalien avait déjà fait une sortie remarquée lors d’une réunion officielle au sein du parti. Il avait, selon Assabah, qualifié certains membres du Comité exécutif de «marchands», eux que Nizar Baraka a soutenu malgré leur «manque de compétences», et qui n’hésitent pas à lui tourner le dos, car ils ne sont pas parvenus à réaliser leurs espérances.