Ce choix s'est traduit par une augmentation de 100% en dix ans du budget des services religieux, la prise en charge et la formation continue des imams, des oulémas et des institutrices en islam que sont les mourchidates et la restructuration de l'enseignement religieux traditionnel désormais relié via un système de passerelles à l'enseignement public, souligne l’éditorialiste.
Il s’est traduit également par la création d'un Institut de formation des imams et d'une Fondation des oulémas africains, inaugurée il y a quelques jours et axée sur la propagation du rite malékite au sud du Sahara, ajoute la publication, notant en outre qu’en profondeur, le souverain a impulsé une rénovation à la fois législative, administrative et normative du Conseil supérieur des oulémas, autorité dont le rôle d'émettre les fatwas et d' interpréter les textes sacrés est crucial.
"On doit ainsi à cette instance de mener sans bruit le patient et indispensable travail de déconstruction des contenus empoisonnés donnés par les idéologues de Daech et d'Al-Qaida aux mots clés du vocabulaire islamiste, tels que jihad, jahiliya, takfir, kouffar, salafiya, ou aux versets totalement dévoyés de leur sens, comme le fameux "ordonner le bien, interdire le mal", dont se gargarisait Ben Laden", relève Jeune Afrique.
L’hebdomadaire indique aussi qu’alors que la police marocaine démantèle presque chaque mois une nouvelle cellule terroriste, l’objectif poursuivi par le roi Mohammed VI n'a pas varié: assurer la transmission d'un islam culturellement inséré afin que la jeunesse ne bascule pas dans un islam de rupture, générationnelle aussi bien que politique, et de radicalité, estimant que de ce jihad éclairé pour un islam dynamique et innovant découlera le meilleur démenti que l'on puisse apporter à tous les Donald Trump et Abou Bakr al-Baghdadi de la terre.
Il a affirmé en outre que l’expérience que mène depuis plus d'une décennie le Maroc sous la conduite du souverain en matière de gestion du champ religieux est exemplaire et reconductible, notant que ce qui est unique, c’est l'existence d'un régime monarchique dont les souverains tirent leur légitimité originelle de la qualité de Commandeur des croyants.
"Ce qui est singulier, c'est aussi la constante religieuse modérée sur laquelle s'accordent les Marocains. Un rite malékite flexible quant à l'introduction des pratiques culturelles locales, axé sur la notion d'intérêt général et marqué par la dimension spirituelle du soufisme, lequel cultive les notions d'examen de conscience, d'inviolabilité d'autrui et de tolérance", explique la publication.