Dans des déclarations à Le360, Lyadi et Mansouri rappellent les problèmes qu'affronte la femme marocaine et surtout les urgences et les priorités auxquelles le gouvernement Benkirane doit s'atteler. A la veille du 8 mars, la mairesse de Marrakech s'inquiète des problèmes qui touchent la société marocaine, mais qui ne semblent figurer parmi les priorités du gouvernement. Il s'agit, selon elle, du "clientélisme dans l'administration, la fuite des investissements, le désintérêt des élites pour la politique ou encore le faible taux d'inscription sur les listes électorales". Parmi les autres inquiétudes, Fatima-Zahra Mansouri cite "la liberté des femmes menacée aujourd'hui par des courants extrémistes, inquiétés par le rôle grandissant qu'occupe la femme dans la sphère familiale, sociale, politique, économique et culturelle".
Première femme à assurer la fonction de maire de Marrakech, Mansouri estime que la femme marocaine a "gagné et mérité sa place", mais sa "dignité est à nouveau bafouée par des propos irresponsables qui envahissent le champ public". Allusion faite aux propos tenus par le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane dans l'enceinte du Parlement. Mansouri est en première ligne de la marche du 8 mars. Elle compte mobiliser 8 autocars pour le transport de militants et militantes des droits de la femme issus de la société civile marrakchie.
«Interdire le mariage des mineures»
Quant à Fatiha Liyadi, elle estime que deux priorités lui tiennent à cœur : la concrétisation d'une "vraie démocratie" et la promotion des droits de la femme. "Mon message au gouvernement à la vielle du 8 mars tient en trois mots: plus de démocratie, la réforme de l'enseignement et la promotion des droits de la femme". "Il faut que le gouvernement agisse plus vite en ce qui concerne les lois sur l'égalité et la parité, au lieu de se perdre dans des débats stériles. Les urgences de ce pays sont l'économie solidaire, un enseignement digne de ce nom et un accès de tous à la santé", nous déclare-t-elle. Et d'ajouter : "Il existe deux autres sujets qui constituent également des urgences, à savoir la scolarité des petites filles et la fin du mariage précoce. Il faut promulguer une loi interdisant le mariage des mineurs".