Juste après sa sortie polémique au sujet des prochaines élections, Abdelilah Benkirane s’est retrouvé à l’hôpital. L’ancien chef du gouvernement a été admis lundi dans une clinique privée de Rabat pour des contrôles médicaux, après avoir ressenti un malaise et une grande fatigue. Difficile de ne pas faire le lien avec cette période de campagne électorale qu’il suit de très près, lui qui pourtant n’y participe pas directement, du moins pas officiellement.
C’est Al Akhbar qui rapporte l’information dans son édition du mercredi 8 septembre. La publication fait remarquer que cette admission dans un établissement de santé survient au lendemain de sa sortie dans un «live» sur les réseaux sociaux où il s’est attaqué de manière virulente au Président du Rassemblement national des indépendants (RNI), Aziz Akhannouch. Dans cette vidéo, il a également menacé d’un retour au «Printemps arabe», si le parti de la Justice et du développement (PJD) ne remportait pas les prochaines élections.
Selon le quotidien arabophone, Abdelilah Benkirane a dû passer une nuit dans la clinique suite à une intervention médicale, avant de regagner son domicile le lendemain. Son chauffeur personnel, connu pour être également l'un de ses porte-parole sur les réseaux sociaux, a démenti, dans un post, tout lien entre la dégradation de l’état de santé de l’ancien chef du gouvernement et la vidéo où il était apparu quelque peu énervé. La même source ajoute que le rendez-vous de Abdelilah Benkirane chez son médecin était prévu depuis un moment déjà et insiste sur le fait qu’il se porte bien et qu’il n’y a aucune inquiétude à avoir sur son état de santé. Quoi qu’il en soit, la coïncidence entre cette hospitalisation et sa dernière sortie, qui a fait couler beaucoup d’encre ces derniers jours, ne peut manquer d'interpeller. Dans son live, celui qui a présidé aux destinées du PJD pendant de longues années ne s'attaque pas seulement au parti qui semble être le principal adversaire du PJD dans ces élections, à savoir le RNI et son président, mais dénigre également certains corps de métiers. Dans le milieu de l’éducation, par exemple, plusieurs enseignants ont protesté contre le dénigrement de l’un des engagements pris par le RNI pris dans le cadre de son programme électoral, à savoir le rehaussement de leurs salaires. Les artistes ne sont pas en reste. Les propos parfois blessants de l’ancien chef du gouvernement ne les ont pas épargnés, puisqu'ils ont été accusés d’être à la solde des «marchands de confiture» et des publicitaires. Plusieurs artistes ont d’ailleurs réagi à cette sortie polémique et certains d’entre eux ont affirmé leur soutien inconditionnel à leur consœur Fatima Khair, justement candidate du RNI à Casablanca.