Le juge d’instruction numéro 5 de Madrid, Santiago Pedraz Gomez, avait émis une ordonnance le 13 avril dernier, afin d'interroger Brahim Ghali sur la base d'une plainte déposée par El Fadel Breika. Ce membre dissident de la bande séparatiste, grande figure de la contestation contre le Polisario, poursuit Brahim Ghali, eu même titre que d’autres dirigeants polisariens, pour «enlèvement, séquestration et torture».
Le hasard fait donc parfois bien les choses. Le travail de la Justice espagnole risque d’en ajouter davantage à l’embarras de Brahim Ghali et des autorités de l'Exécutif de ce pays, qui lui avaient permis de fouler leur sol sous une fausse identité et de bénéficier, de surcroît, de soins médicaux aux frais du contribuable.
Lire aussi : Vidéos. Brahim Ghali hospitalisé à Logroño, ses victimes relancent la justice espagnole
Selon des sources qui suivent le dossier de très près en Espagne, Brahim Ghali avait fait l’objet de cette ordonnance de la justice espagnole une semaine avant que l’avion médicalisé du gouvernement algérien ne l’évacue vers l’hôpital San Pedro de Logroño, dans le sud de la péninsule ibérique.
«L’ordonnance du magistrat est là et qu’on n’aille pas nous dire que la justice espagnole n’arrive pas à localiser Brahim Ghali. Elle sait qu’il se terre à l’hôpital San Pedro de Logroño», affirme une source ayant requis l'anonymat, contactée à Madrid par Le360.
Cette même source ajoute que l’état de santé du chef du Polisario permet de l’interroger. «Le Polisario ne cesse-t-il pas de marteler, dans de multiples communiqués, que son chef se porte comme un charme?», commente cette source.
Selon d’autres sources sur place, cette première décision d'un juge, détenteur du pouvoir judiciaire en Espagne, devrait aussi ouvrir la voie à la justice espagnole pour interroger Brahim Ghali sur d’autres plaintes de ses victimes, qui se comptent par dizaines.
Lire aussi : Vidéo. Khadijatou Mahmoud raconte son viol par Brahim Ghali et demande, à nouveau, justice
Rappelons que le chef des séparatistes est poursuivi, entre autres, par l’Association sahraouie de défense des droits de l’Homme (Asadeh) et par l’Association canarienne des victimes du terrorisme (Acavite).
Brahim Ghali fait aussi l’objet de poursuites à titre individuel. C’est ainsi le cas de Khadijatou Mahmoud, une jeune Sahraouie qui l'accuse de l'avoir violée en 2010, au siège de «l’ambassade» de la RASD, à Alger.