Le ministre a rappelé ses objectifs à des magistrats et à des avocats lors des différentes réunions organisées après sa nomination dans le gouvernement de Saâd-Eddine El Othmani.
Le ministre de la Justice a ainsi rencontré mardi les juges membres du Club des magistrats. Le nouveau plan d'action du ministère a été longuement évoqué. Il concerne la gouvernance des tribunaux, la gestion électronique des dossiers, l'indépendance et l'impartialité des magistrats ainsi que le nouveau rôle du ministère public dans le cadre de la réforme judiciaire.
Lors de ces rencontres, il a été précisé que la question du ministère public restait sous la responsabilité de Mohamed Aujjar. Du moins, jusqu'à la rentrée politique d'octobre et ce pour permettre la mise en place effective du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ). Selon une source bien informée, le ministre a déclaré aux magistrats et aux procureurs: "Appliquez la loi!". Cette source a indiqué que Mohamed Aujjar insiste pour que les magistrats soient attentifs aux attentes du citoyen et à la nécessité d'une justice indépendante.
Pour rappel, plus de 40% des 70.000 détenus sont incarcérés sous le régime de la détention préventive, c'est à dire dans l'attente de leur procès. Le CNDH appelle régulièrement à l'allègement de cette population carcérale via l'encouragement du système des peines alternatives.
Par ailleurs, il y a le cas de ce procureur à Fès, qui a défrayé la chronique en envoyant des agents de la sécurité d'un centre commercial en prison pour avoir interpellé un de ses proches surpris en flagrant délit de vol. Pour Aujjar, ce genre de comportement ne doit plus se reproduire dans un Maroc qui marche irréversiblement vers le progrès. On indique au tribunal de Fès que l'étrange soutien dont a bénéficié le procureur de Fès n'a pas du tout été apprécié.
L'affaire des avocats de Tanger ayant apporté un soutien à leur confrère qui avait eu maille à partir avec un client a elle aussi été mal reçue. Les sit-in de soutien organisés récemment à Tanger par des avocats contre le contribuable lésé n'ont pas non plus été du goût des ONG locales.
"Comment peut-on imaginer et accepter une telle forme de soutien de ce genre face à une victime de l'injustice", a-t-on souligné avant d'ajouter: "Il faut que cela cesse, les corporations sont des auxiliaires de la justice et non pas des fossoyeurs".