La grève des greffes affiliés à la CDT et les protestations qui durent depuis plusieurs semaines ont paralysé plusieurs juridictions du royaume. Ces fonctionnaires protestent contre ce qu’ils appellent le «contournement» des résultats obtenus durant les dialogues sectoriels sur la profession, rapporte Al Akhbar du vendredi 24 mai.
Ils dénoncent l’absence d’une position claire des départements ministériels concernés sur l’engagement pris sur l’avant-projet du statut fondamental de la profession des greffes. Les grévistes formulent, en outre, plusieurs revendications, notamment la reconnaissance juridique et matérielle du secrétariat-greffe et l’amélioration de la situation professionnelle et matérielle des greffes.
Un responsable du syndicat national de la justice (CDT) souligne que le «refus du ministère de tout projet d’amendement apporté par le ministère de l’Economie et des finances et le ministère de la fonction publique ne répond pas aux revendications légitimes de cette corporation».
Et le syndicaliste de préciser que le «statut fondamental répond relativement aux attentes des greffes. Il est considéré, tout au moins, comme une réparation de ce que les greffes ont subi comme marginalisation et exclusion durant tous les processus de réforme du système judiciaire. Pourtant, ils ont déployé beaucoup d’efforts et ils continuent à en consentir dans le but de réformer la justice afin de mettre en œuvre le projet du tribunal numérique».
La même source souligne que le refus du ministère de l’Économie et des finances de signer le décret relatif à l’augmentation du compte spécial en évoquant des justifications rocambolesques ciblent les cadres et les fonctionnaires du secrétariat-greffe.
Le ministre de la justice, Abdellatif Ouahbi, a tenté d’absorber la colère des syndicats après la grève nationale de deux jours observée en avril dernier. Les grévistes protestaient contre la non-application du statut fondamental qui a fait l’objet d’un accord avec le ministère de tutelle.
La réunion qu’a tenue Abdellatif Ouahbi avec le secrétaire général du ministère et le directeur des ressources humaines a débouché sur la constitution d’une commission gouvernementale composée du ministère de la Justice, de celui de l’Economie et des finances et des syndicats pour réviser le statut des greffes et déterminer son coût financier.