Dans un entretien avec Le360, en marge de la tenue, le samedi 23 décembre à Marrakech, de la 1ère réunion ministérielle dédiée à l’initiative d’accès des pays du Sahel à l’océan Atlantique, lancée par le roi Mohammed VI, le ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso a rappelé que son pays et d’autres États du Sahel souffrent «de la continentalité qui pèsent sur leurs économies» et «qu’en tant que pays enclavé, le Burkina Faso ne pouvait rester indifférent à cette initiative».
La réunion de Marrakech a regroupé les représentants du Maroc, pays hôte, et ceux du Mali, du Niger, du Burkina Faso et du Tchad. L’initiative royale constitue, selon Karamoko Jean Marie Traoré, «une alternative et une opportunité offertes aux pays enclavés pour accéder à l’Atlantique et créer les conditions de transformation de leurs économies».
Abordant la situation actuelle au Sahel, le chef de la diplomatie burkinabé a estimé que la région jouit «d’un fort potentiel qui attend d’être valorisé». «Pour cela, nous disons que cette initiative, au-delà de l’expression de la solidarité, est aussi une invitation à la reconnaissance du droit des pays sans littoral à intégrer l’économie mondiale, et aussi de la valeur de ces pays-là», a-t-il ajouté, revendiquant même «le droit à l’accès» à l’océan Atlantique. «Oui, nous devons avoir accès à l’Atlantique et ne pas rester isolés, non seulement pour nous, mais pour tous les autres pays du continent», a-t-il argumenté.
«Le Maroc fait partie des pays reconnus comme leaders de la coopération Sud-Sud, et avec le Burkina Faso, nous avons déjà un parcours très éloquent en matière de coopération Sud-Sud avec le Maroc», a rappelé le ministre burkinabé. «À ce titre, je pense que cette initiative royale va davantage renforcer ces liens, car nous avons toutes les potentialités, les capacités et l’expertise nécessaires pour conduire nos politiques de développement ici au Sud», a-t-il poursuivi.
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Les participants à la réunion de Marrakech ont exprimé la fiabilité du Maroc pour réussir le défi du désenclavement maritime du Sahel, à travers l’initiative pour l’accès des États du Sahel à l’océan Atlantique, annoncée par le roi Mohammed VI dans son discours prononcé à l’occasion du 48ème anniversaire de la Marche verte.
«Pour résoudre les difficultés et les problèmes auxquels se trouvent confrontés les États frères du Sahel, la solution ne peut être exclusivement sécuritaire ou militaire, mais doit se fonder sur une approche de coopération et de développement commun», avait précisé le Souverain. L’initiative royale ouvre ainsi le champ pour permettre aux pays sahéliens enclavés d’accéder aux infrastructures du Royaume, une ouverture qui a fait l’objet d’une affirmation explicite par le Roi, qui a indiqué que «le Maroc est prêt à mettre à leur disposition ses infrastructures routières, portuaires et ferroviaires pour soutenir cette initiative».