L’objectif de la réunion, comme l’a souligné Nasser Bourita dans son intervention, est de «dresser le bilan de notre lutte conjointe contre Daech, de définir ensemble les lignes directrices qui aideront à renouveler notre engagement, à consolider à l’avenir notre socle d’acquis et à poursuivre notre action commune face à cette menace persistante».
Nasser Bourita a, dans ce cadre, appelé à faire preuve de plus de vigilance face aux dynamiques de l’organisation terroriste, notamment l’évolution de ses structures, sa capacité à mobiliser des sympathisants et à diriger des attaques à travers le monde, le retour de ses combattants dans leur pays d’origine ou de résidence ou leur redéploiement vers des zones de repli ainsi qu’à son utilisation abusive d’internet et des nouvelles technologies d’information.
Le ministre a, en outre, rappelé que le Maroc demeure convaincu que la nature transnationale de la menace exige une approche globale, coopérative et solidaire à tous les niveaux, seule à même de permettre de formuler des réponses efficaces à la hauteur de la situation actuelle. Cette conviction s’inspire principalement des succès enregistrés par la stratégie multidimensionnelle développée par le Maroc, sous la conduite du roi Mohammed VI, dans sa lutte contre le phénomène du terrorisme. Une stratégie qui, a ajouté le ministre, a permis de démanteler avec succès de nombreuses cellules terroristes ciblant, non seulement le Maroc mais aussi son voisinage, et de juguler le flux des combattants marocains vers la zone syro-irakienne. Ceci a d’ailleurs valu au royaume d’être reconnu, au niveau international, comme un partenaire stable et un véritable vecteur de sécurité.
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Le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale a tenu, lors de cette rencontre, à partager avec les membres de la coalition l’expérience du Maroc dans ce domaine.
Il a dans ce sens souligné que le Maroc avait fait le choix stratégique de promouvoir une coopération solidaire, Sud-Sud, Nord-Sud et triangulaire, qui se traduit par la réalisation de projets concrets avec plusieurs pays dans des domaines essentiels pour la stabilité et le développement humain et durable.
Au niveau international, rappelle Nasser Bourita, la stratégie marocaine de lutte contre le terrorisme et la radicalisation est devenue aujourd’hui une référence dans le système des Nations unies, comme en atteste la tenue par le Comité contre le terrorisme du Conseil de Sécurité de l’ONU, en 2014, d’une réunion ayant permis de partager l’expérience marocaine et le modèle de coopération développé par le Maroc avec les pays africains.
Le ministre n’a pas manqué d’attirer l’attention des membres de la coalition quant au redéploiement des combattants de Daech vers d’autres pays notamment en Afrique du Nord et dans le Sahel africain. «Si le flux de départs vers la zone syro-irakienne est désormais endigué, nous observons que nombre de ces combattants tentent de regagner leurs pays d’origine ou de résidence, ou de se redéployer vers des pays tiers où ils ambitionnent de renforcer les rangs d’organisations terroristes affiliés ou non à Daech et évoluant dans différentes régions du monde», a expliqué Nasser Bourita.
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«Nous devons tout particulièrement prêter attention à l’évolution de la situation en Afrique, qui est concernée par le retour de milliers d’individus ayant combattu au sein de Daech et le développement de connexions avec les réseaux criminels», a-t-il insisté.
Alors que l'on assiste à une baisse des attentats terroristes à travers le monde, l’Afrique demeure l’une des premières cibles d’attaques meurtrières: 343 attentats ayant fait plus 2.600 victimes y ont été enregistrés entre janvier et octobre 2017.
Face à ce constat alarmant, l’Afrique a pris ses responsabilités pour combattre et éradiquer la menace terroriste, ses soubassements idéologiques et ses origines socio-économiques.
Les efforts africains doivent être soutenus et accompagnés par une approche holistique et une action globale, multiforme et structurée de la coalition qui pourrait être déclinée à travers une feuille de route tenant compte de la réalité de la menace en Afrique et de ses éventuelles transformations, y compris sa résurgence potentielle, et proposant des réponses adéquates et adaptées aux problématiques existantes.