Des experts marocains ont percé le mystère entourant plusieurs dizaines de sympathisants de Daech, qui représentent une menace terroriste pour l’Europe, en participant à une enquête européenne qui a permis de dresser le portrait-robot de près de 200 radicalisés, rapporte Assabah dans son édition de ce mercredi 12 septembre.
Selon le quotidien, les experts marocains ont fourni des données à leurs homologues européens dans le cadre de la coopération maroco-européenne pour la lutte contre le terrorisme. Cette opération a été couronnée par l’établissement d’une carte des pays les plus menacés et des connexions complexes entre terroristes. Cette démarche proactive a également rendu possible l’identification de 197 radicalisés sur la base de renseignements marocains et de déclarations de détenus impliqués dans des actes terroristes.
Assabah précise que l’étude en question a établi que 87% des portraits correspondent à des individus de sexe masculin, d’une moyenne d’âge de 30 ans (32,8 ans pour les femmes et 29,9 ans pour les hommes). Ces individus sont nés, pour la moitié d'entre eux, dans des pays de l’Union européenne. Les autres sont natifs de pays d’Afrique du Nord.
L’enquête révèle que leur niveau d’études est en deçà de la moyenne. Quelque 20% d’entre eux ont pu accéder aux études secondaires, alors que 3 seulement ont obtenu un diplôme universitaire. Assabah ajoute que l’enquête a révélé que 40% d’entre eux avaient eu des difficultés à décrocher un emploi, tandis que 28% ont été employés dans le secteur des services et du bâtiment. Mais la plupart étaient au chômage au moment de leur arrestation ou leur suicide.
Les enquêteurs ont aussi découvert que 28% des personnes identifiées grâce aux portraits-robots étaient impliquées dans des crimes (meurtre, vol, violence, armes…) avant leur participation aux attentats terroristes. Certains d’entre eux se sont radicalisés en moins de 6 mois, au moment où 19% ont été membres d’organisations terroristes pendant plus de 5 ans, après leur embrigadement par des membres de leurs familles ou des amis eux-mêmes radicalisés.
L’autre fait saillant qui ressort de cette enquête est que 50% avaient déjà été emprisonnés dans le cadre d’affaires liées au terrorisme et sont devenus plus extrémistes en prison. Certains de ces derniers sont partis pour le Jihad en Syrie et en Iraq.
L’étude a par ailleurs battu en brèche le concept de loup solitaire. Il a été établi que la quasi-totalité des actes terroristes sont commis en coordination avec les dirigeants des organisations terroristes. La base de données des mouvements terroristes, que ce soit en Afrique du Nord, en Syrie ou en Iraq, a montré que trois terroristes seulement ont agi de manière solitaire sans concertation avec l’organisation, note encore Assabah.