La tension est à son paroxysme chez les propriétaires de restaurants et de cafés après que le ministre de l’Emploi, Mohamed Amekraz, a ignoré leur invitation au dialogue. Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du week-end (23 et 24 janvier), que les professionnels de ce secteur veulent discuter des graves problèmes qui minent leur corporation et émettre des propositions qui atténueraient les répercussions de la pandémie sur leur activité.
L’Association nationale des propriétaires de cafés et restaurants avait envoyé une lettre urgente au ministre Amekraz l’appelant à trouver des solutions immédiates pour sauver ce secteur de la crise cardiaque. Le sort des professionnels et des salariés, ajoute-t-elle, demeure inconnu tant que les institutions concernées par ce secteur, et à leur tête le ministère de l’Emploi, ne prennent pas au sérieux ce dossier aussi épineux que dramatique.
D’autant plus, poursuit la même association, que les propositions des professionnels ne nécessitent pas de grosses dépenses. Les professionnels considèrent que le silence assourdissant observé par le gouvernement vis-à-vis de la dégradation de l’activité économique dans ce secteur ne sert aucunement les intérêts de toutes les parties. D’autant plus, estiment-ils, que cette corporation compte des milliers de salariés qui souffrent du chômage à cause des mesures restrictives prises par le gouvernement pour lutter contre le coronavirus. Sauf que, précisent les mêmes intervenants, ces restrictions n’ont pas été accompagnées par des mesures concrètes à même d’atténuer les répercussions de la pandémie sur les cafetiers et les restaurateurs.
Le quotidien Al Massae rapporte que l’association menace d’organiser d’intenses mouvements de protestation pour défendre les intérêts de ses adhérents et répondre à la marginalisation de ce secteur par le gouvernement et le comité de vigilance. Le président de l’association des propriétaires des cafés et des restaurants, Noureddine El Harrak, a regretté que le ministre du Travail n’ait pas daigné répondre à ses multiples correspondances pour sauver ce secteur de la faillite.
D’autant, ajoute-t-il, que l’arsenal juridique de cette profession souffre de dysfonctionnements qui excluent les salariés du système de protection sanitaire et sociale. Encore faut-il préciser, poursuit El Harrak, que le ministère de l’Emploi ne dispose pas d’étude diagnostique du secteur. Car certaines règlementations vulnérabilisent la profession face à la loi, l’administration et la société, conclut El Harrak.