Le rapport de la Cour des comptes au titre de l'année 2012 est accablant, relevant de graves défaillances dans la gestion financière des deniers publics. La presse de ce lundi 24 février en a fait ses choux gras. Assabah écrit que Driss Jettou, premier président de la Cour des comptes, "a remis au ministre de la Justice six dossiers dans lesquels 37 personnes sont passibles de peines de prisons. En outre, près de 1.020 dossiers relevant des juridictions financières ont été passés au peigne fin par différents contrôleurs et comptables de l'administration publique". A en juger par Assabah, la Cour des comptes "a signalé, dans son chapitre relatif à la mauvaise gestion des budgets et des affaires financières, une série de mesures disciplinaires ayant touché 78 personnes".
Yasmina Baddou épinglée
Akhbar Al Yaoum écrit que le rapport de la Cour des comptes met l'accent sur "les dysfonctionnements constatés en 2010 et 2011 au niveau des appels d'offres relatifs aux vaccins et aux marchés publics accordés par Yasmina Badou alors qu'elle était ministre de la Santé". "Le rapport de Driss Jettou regrette que les appels d'offres relatifs aux vaccins n'aient pas respecté les procédures légales", relève Akhbar Al Yaoum. Le quotidien ajoute que le rapport fait état, pour la première fois, de plusieurs anomalies relevées dans la gestion des financements publics accordés au sahara, le rapport notant "l'inexistence de documents prouvant les dépenses".
Al Akhbar et Annass s'intéressent, de leur côté, aux chapitres relatifs aux partis politiques. "Les partis n'ont toujours pas remis les pièces justificatives concernant le soutien étatique de quelque 49,8 millions de dirhams". Selon la presse, le rapport de Jettou a envoyé de vives mises en garde à un député et à onze conseillers de la deuxième Chambre". "Le rapport leur reproche de pas être en conformité avec la déclaration sur leur patrimoine". Les rapports de la Cour des comptes se suivent et se ressemblent depuis des années, car ils constituaient jusqu'ici des rapports indicatifs plus que des rapports à caractère judiciaire. Mais sous l'ère de la nouvelle Constitution, il n'est plus possible de fermer les yeux sur les auteurs de cette mauvaise gestion. C'est une forme de corruption contre laquelle le chef du gouvernement et son équipe doivent lutter pour gagner la confiance des citoyens.En ce qui concerne l'ancienne ministre de la Santé, Yasmina Badou, les griefs de la Cour des comptes sont impitoyables. La procédure relative à l'appel d'offre pour l'achat des nouveaux vaccins anti-pneumococcique et ant-rotavirus n'a pas été respectée, selon ce rapport. "Il aurait fallu veiller au respect de la procédure réglementaire lors de l’introduction de nouveaux vaccins et considérer les priorités entre les programmes sanitaires tenant compte des données épidémiologiques et des contraintes budgétaires", lit-on dans ce rapport.