Le gouvernement n’est pas près d’envisager une dépénalisation de la culture du cannabis. Telle a été la réponse de l’Exécutif à une déclaration du député du PAM, Larbi El Mharchi, qui a assuré que la proposition de loi présentée par son parti, il y a quelque temps, avait finalement reçu le feu vert du gouvernement pour être examinée et, éventuellement, adoptée.
Cette proposition prévoyait, en effet, la dépénalisation de la culture du cannabis et l'accord d'une grâce à toutes les personnes actuellement poursuivies par la justice ou recherchées pour avoir trempé dans cette activité. Mais le gouvernement ne veut tout simplement pas en entendre parler, rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition du lundi 6 janvier. Il n’a donc pas donné suite à cette proposition présentée, notamment, par le PAM et estime que les déclarations du député, destinées à créer la polémique, ne sont ni plus ni moins qu’une promotion électorale.
Le député du PAM, rappelle le quotidien, avait annoncé sur son compte Facebook que le gouvernement avait réagi positivement à la question de la culture du cannabis dans les provinces du Nord. Et le député d'ajouter que l’Exécutif avait accepté que la proposition de loi de son parti soit versée dans le circuit législatif et, donc, programmée pour débat et adoption en commission, puis en séance plénière. El Mharchi est même allé plus loin en remerciant le gouvernement d'avoir répondu à cette proposition de loi présentée par son parti, ainsi qu'à celle qui prévoit une amnistie générale pour les cultivateurs de cette drogue.
Ainsi, affirme le député, après des débats dont l’un organisé par le Parlement et plusieurs études consacrées à cette question, le gouvernement a finalement accepté de programmer la proposition de loi. Une réunion est même prévue, le 8 janvier, avec le ministre de la Justice, déclare encore le député. Interrogée par le quotidien, une source gouvernementale rejette pourtant en bloc les propos du parlementaire du PAM, dont les déclarations sont qualifiées de hâtives. Ces déclarations ont d’ailleurs été reprises, poursuit le journal, par la presse internationale qui a été jusqu’à parler d’une «volonté politique officielle» de dépénalisation de la culture du cannabis, alors qu’en réalité il n’en est rien.
Citant la même source, le quotidien relève, par ailleurs, que le fait que le gouvernement décide d’assister à la réunion de la commission ne signifie en rien qu’il a donné son accord pour la programmation des propositions de loi. Dans les faits, il prend part aux travaux de la commission pour exprimer sa position par rapport à une proposition de loi qu’il peut finalement accepter ou rejeter. C’est ainsi que la présence du ministre de la Justice, mercredi 8 octobre, aux travaux de la commission de la législation à la Chambre des représentants avait pour objectif d’exprimer la position du gouvernement par rapport à la proposition de loi portant amnistie général au profit des personnes poursuivies ou détenues pour culture de cannabis.
Quant à la proposition de loi relative à la dépénalisation de la culture de cette plante, elle a été transmise à la commission des secteurs productifs à la deuxième Chambre. Dans ce cas, le ministre de la Justice n’est même pas concerné. De toutes les manières, la source gouvernementale citée par le quotidien écarte toute possibilité d’interaction positive du gouvernement avec ces deux propositions de loi.