Les divergences au sein de la direction de l’USFP ne cessent de prendre de l’ampleur depuis le tollé provoqué par le projet de loi 22.20 sur les réseaux sociaux, présenté par le ministre socialiste Mohamed Benabdelkader. Ni la suspension de ce projet, ni la dernière réunion du bureau politique n’ont pu concilier les partisans et les opposants du Premier secrétaire, Driss Lachgar. La dernière passe d’armes s’est faite sur la Toile et a opposé les deux dirigeants Hassan Nejmi et Mehdi Mezouari. Ce dernier a tiré à boulets rouges sur Hassan Nejmi qui, dans un message incendiaire posté sur Facebook, a accusé certains membres du bureau politique d’avoir violé la loi du confinement pour se rendre à Fès, afin d’attirer dans leur rang un dirigeant influent. Mezouari a, via le même réseau social, accusé Nejmi d’avoir commis le «plus grand des mensonges» en évoquant un fantasmagorique déplacement à Fès destiné à faire pression sur le grand militant Jawad Chafik. Un homme, poursuit-il, qui ne mérite pas qu’on doute de ses principes et qui n’a jamais signé de chèque en blanc à quiconque. D’ailleurs, précise Mezouari, il est regrettable qu’un membre du parti ait recours à la délation pour accuser publiquement certains membres du bureau politique de l’USFP de violer la loi sur le confinement: «C’est vraiment triste que Nejmi, par cette déclaration intempestive, ait exposé ses camarades à des poursuites judiciaires en cette période d'état d’urgence sanitaire. D’autant qu’il a, dans cette même déclaration, affirmé que le Premier secrétaire du parti nous avait procuré des autorisations exceptionnelles pour nous déplacer à Fès, alors qu’il n’était pas même au courant de cette initiative».
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rappelle, dans son édition du jeudi 11 juin, que Hassan Nejmi avait posté un virulent message sur Facebook, suite à plusieurs attaques de ses pairs dans le parti. Le dirigeant socialiste avait alors menacé de publier les noms des dirigeants qui, dit-il, avaient été chargés par Driss Lachgar de se déplacer dans certaines régions pour faire pression sur des membres du bureau politique. Il avait également promis de publier les noms de certains membres du parti qui perçoivent des indemnités mensuelles en contrepartie de «quelques services» dont il n’a pas précisé la nature.
Hassan Nejmi, qui a vivement critiqué le mode de gouvernance du parti, s’est dit sidéré par le contenu du dernier communiqué de l’USFP qui, avance-t-il, avait sciemment omis de citer une résolution à l’origine d’un compromis entre tous les membres du bureau politique. Cette guerre de positions au sein de l’USFP a été attisée par un communiqué de la Chabiba Ittihadia soutenant le Premier secrétaire du parti et traitant Hassan Nejmi de tous les noms.