Après plusieurs mois de confrontations et de tensions, le projet de loi-cadre relatif à l’éducation et à la formation a été finalement adopté lundi dernier. Lors d’une réunion, qui a duré six heures d’affilée, les présidents des groupes parlementaires de la Chambre des représentants ont trouvé un accord en introduisant de légers amendements dans le texte. Une source parlementaire révèle que les points de divergences ont été dépassés après l’accord sur l’article 31 à l’origine de toutes les controverses. Un article qui a été transféré dans le deuxième chapitre du projet, tout en gardant le contenu du texte. Seules quelques modifications de forme ont été introduites, permettant la diversification de l’offre linguistique dans l’enseignement des matières scientifiques et techniques. Autrement, les parlementaires ont tranché sur l’intégration de langues étrangères dans certaines matières et modules, tout particulièrement les matières scientifiques et techniques. Une avancée qui a été réalisée après les concessions qualifiées de «douloureuses» des deux groupes parlementaires du PJD et de l’Istiqlal. Ces derniers ont longtemps insisté pour que l’arabe soit la seule langue d’enseignement, tout en prônant une ouverture sur les langues étrangères.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du mercredi 27 mars, que cet accord devrait être validé par la commission de l’enseignement, de la communication et de la culture qui se réunira dans les prochains jours. Il faut rappeler que le projet de loi-cadre sur l’enseignement a été, pendant longtemps, classé dans les tiroirs de la Chambre des représentants. Les présidents des groupes parlementaires ont tenu cinq réunions d’affilée sans jamais arriver à accorder leurs violons. Même la commission technique qui a été créée et constituée par tous les courants de la Chambre des représentants à échoué dans ses tentatives en butant sur 18 articles objet de tous les désaccords entre les parlementaires.
L’accord unanime sur ce projet par les chefs de groupes parlementaires laisse présager la tenue d’une session extraordinaire du Parlement. Il est probable que le chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, annonce la date de sa tenue ce jeudi. En tout les cas, affirment certaines sources, cet accord a permis d’atténuer les divergences entre les composantes de la coalition gouvernementale sur les langues d’enseignement. Le PJD et l’Istiqlal se sont retrouvés isolés après que les bureaux politiques des autres partis se sont mis d’accord pour défendre l’enseignement des matières scientifiques et techniques en langues étrangères.