Les finances de la mairie de Tanger, ville pourtant considérée comme l’une des locomotives de l’économie nationale, sont au plus mal. C’est en tout cas ce que l’on peut déduire de cette vaste opération lancée pour éponger une partie des dettes de la mairie, qui a cédé du foncier dont elle est propriétaire.
Dans son édition du vendredi 24 décembre, Al Ahdath Al Maghribia rapporte que le Conseil communal de Tanger a entamé la vente de son foncier pour rembourser des dettes souscrites auprès du Fonds d’équipement communal (FEC).
Parmi les biens concernés, un terrain nu sis dans une zone villa située près du golf royal, d’une superficie de 7.726 mètres carrés. Comme le rapporte le journal, la vente aux enchères de ce terrain s’est conclue à 2.250 dirhams le mètre, alors que le prix de départ avait été fixé à 2000 dirhams.
D’après la même source, c’était la troisième fois que ce terrain était soumis à la vente, après que les premières tentatives ciblant un prix au mètre carré de 3.000 dirhams ont toutes échoué. De quoi faire sortir de leurs gonds certains conseillers communaux qui estiment que cette cession, au regard de la valeur réelle du terrain et de la zone où il se trouve, s’est faite à un prix dérisoire.
Ils pointent du doigt la manière avec laquelle l’opération a été annoncée, notamment l'absence de publicité sur le site de la mairie, ce qui aurait empêché permis les acheteurs éventuellement intéressés d’être au courant. D’autres conseillers, précise toutefois Al Ahdath al Maghribia, considèrent que l’opération s’est déroulée dans le parfait respect des dispositions réglementaires en vigueur.
Quoi qu’il en soit, les sources du journal soulignent que la vente de ce bien entre dans le cadre d’une opération décidée entre 2013 et 2014, lorsque la mairie s’est entendue avec le FEC sur la méthode de remboursement de certaines de ses dettes. Il a ainsi été convenu de céder du foncier hypothéqué pour garantir les créances en question. Ces dernières auraient, ajoutent les mêmes sources, permis de financer les 400 millions de dirhams qu’a nécessité la réalisation de plusieurs équipements publics dans la ville du Détroit, à l’instar du marché de gros des fruits et légumes.
En tout cas donc, il y aurait actuellement six biens fonciers concernés par cette opération, dont le terrain qui abritait un garage municipal. D’une superficie de plus de 5.300 mètres carrés et situé dans une zone immeuble, ce terrain a vu la vente aux enchères fixer son prix à 18.000 dirhams le mètre carré, au lieu d’un prix de lancement à 15.000 dirhams. Quatre autres terrains, dont celui qui devait abriter le complexe commercial Ibn Battouta, devraient selon les mêmes sources être également vendus.