Le ministre de l’Enseignement supérieur Abdellatif Miraoui a révélé, mardi dernier, que la moitié des 1400 médecins formés annuellement dans les facultés de médecine et de pharmacie ainsi que celles de médecine dentaire, émigrent en Europe.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du jeudi 23 juin, que le ministre a déclaré que «le médecin marocain est demandé en Europe. Ainsi, durant la crise du coronavirus, l’Allemagne a suspendu les visas pour les ressortissants de tous les pays du monde sauf pour les étudiants marocains».
Autant dire, poursuit Miraoui, qui intervenait devant la chambre des conseillers que «pour combler le grand déficit en médecins, il ne suffit pas d’augmenter le nombre de places dans les facultés, mais il faut motiver les nouveaux diplômés pour qu’ils restent au Maroc». Le ministre, qui défend la réduction de la durée de formation des médecins de 7 à 6 ans, a souligné que le gouvernement a étudié ce dossier en se référant à ce qui se passe dans des pays développés comme les États-Unis et le Canada où la durée du cursus ne dépasse pas 4 ans.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte que Miraoui a indiqué que la commission nationale de coordination de l’enseignement supérieur a approuvé le 18 mai le projet de réduction de la durée de formation des médecins. Il a annoncé, en outre, que son département va augmenter de 20% le nombre des étudiants inscrits dans les facultés de médecine, de pharmacie et de médecine dentaire à partir de l’année prochaine, en attendant de doubler les places en 2026.
Il faut rappeler que le syndicat des médecins du secteur privé avait révélé que près de 300 médecins quittent, chaque année, le Maroc. La plupart d’entre eux choisissent l’Allemagne et la France où se sont installés plus de 8.000 praticiens marocains.
Jusqu’en 2018, près de 5.300 médecins marocains ont quitté le Maroc pour se rendre dans divers pays qui autorisent le recrutement des médecins étrangers. Des sources syndicales indiquent que «les conditions de travail et la faiblesse des rémunérations poussent un grand nombre de cadres à quitter le Maroc pour s’installer dans des pays européens et au Canada». Pour sa part, le magazine de santé britannique BMJ rapporte que l’immigration des médecins et des professionnels de la santé marocains se poursuit vers d’autres pays.