La question taraude l’esprit des sécuritaires depuis au moins une année: comment stopper l’hémorragie du recrutement de combattants étrangers au profit du soi-disant «Etat islamique»?Les chiffres sont en effet effarants: ils seraient en tout et pour tout 30.000 étrangers à combattre sous la sinistre bannière de la nébuleuse du pseudo «calife» Abou Bakr Al-Baghdadi.
La communauté internationale tout entière se réveille à ce terrible constat: l’idéologie de la terreur exerce une désastreuse fascination transfrontalière. Daech, qui a surpassé Al-Qaïda en termes de barbarie, a un effet d’attraction tel qu’il est devenu quasi-impossible d’arrêter la saignée.
Or, il faut bien trouver des moyens d'endiguer ce fléau. Comment? Telle est la question au centre de la conférence internationale de Madrid et à laquelle le Maroc, devenu un exemple en matière de lutte antiterroriste, participe activement à répondre.
«Le Maroc au cœur d’une stratégie internationale pour assécher les sources du recrutement étranger de Daech», titre ainsi Akhbar Al Yaoum dans son édition de ce mardi 28 juillet. «La conférence, organisée par la commission de lutte antiterroriste relevant du Conseil de sécurité, en association avec le ministère des Affaires étrangères, s’inscrit dans le prolongement de la stratégie lancée l’an dernier avec pour objectif d’élever le niveau de coordination internationale pour contrer la vague des départs vers la zone syro-irakienne, sous contrôle de Daech», relève encore le quotidien. Et d'ajouter que «l’ordre du jour du congrès madrilène met le Maroc au cœur des enjeux de cette guerre antiterroriste tant le royaume est devenu, du fait de la capacité d’anticipation de ses services, conjuguée à l’excellence de leur opérabilité, une référence en la matière».
L’un des axes majeurs de cette grand-messe madrilène est de réfléchir aux moyens de contrecarrer la volonté des candidats au «jihad» aux côtés de Daech.
A cet effet, le royaume a réussi à se constituer une précieuse base d’informations sur l’activité des islamonautes qui recrutent à tour de bras sur les réseaux sociaux. Autant de données qu’il pourrait mettre à la disposition d’autres services dans le cadre des accords de coopération bi et multilatéraux, comme c’est le cas du G5 (Maroc, Espagne, Portugal, France et Portugal).
Autre atout à l’actif du royaume et également inscrit à l’ordre du jour du congrès madrilène: l’expérience pionnière acquise par le Maroc dans l’encadrement religieux à travers la formation des morchidines et morchidates et la création de l’Institut Mohammed VI des Oulémas africains, entre autres initiatives visant à promouvoir les valeurs d’un Islam ouvert et tolérant.
Et ce n’est pas tout. Le Maroc a pu déjouer un nombre non négligeable de tentatives de départs vers les zones jihadistes en resserrant la surveillance autour des points frontières terrestres, maritime et aériens.
En somme, un exemple digne d’être suivi par les autres pays.