La visite “historique” du Pape est une reconnaissance de la place de choix du Maroc et du Roi Mohammed VI

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Le Haut représentant de l'Alliance des civilisations des Nations unies, Miguel Angel Moratinos, s'est exprimé sur la visite du Pape au Maroc. Selon lui, elle symbolise la place de choix du Roi Mohammed VI et du pays ainsi que leur apport en faveur de la tolérance et du dialogue interreligieux.

Le 05/04/2019 à 13h21

La visite du Pape François au Maroc est “historique” en ce sens qu'elle marque une reconnaissance de la place de choix et de l'apport du Royaume, du Roi Mohammed VI, et de toutes les composantes de la société marocaine, en faveur de la tolérance et du dialogue interreligieux, a déclaré le Haut représentant de l'Alliance des civilisations des Nations unies, Miguel Angel Moratinos.

“Cette visite s’inscrit aussi dans le cadre de la volonté de deux grandes personnalités, Sa Sainteté le Pape François et Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui tous les deux ont comme feuille de route de montrer que l’appartenance à une religion et à une culture ne doit pas être un obstacle, mais au contraire, un élément de compréhension mutuelle et de respect du passé de chacun”, a souligné le Haut représentant de l'Alliance des civilisations des Nations unies, Miguel Angel Moratinos dans une interview à la MAP.

“Cela peut souder davantage, et de manière positive, les relations de notre monde actuel”, a ajouté l’ancien chef de la diplomatie espagnole, qui a insisté sur l’importance du respect de la diversité culturelle et religieuse comme élément fondamental pour le respect des autres, ainsi que du dialogue comme instrument du vivre-ensemble pacifique.

Rappelant que le Pape François avait signé, en février dernier à Abou Dhabi avec le Grand Imam d’Al-Azhar, un “document sur la fraternité humaine”, le Haut représentant de l’Alliance des civilisations a relevé que la visite du Pape au Maroc s’inscrit en droite ligne de ce message de respect et de vivre-ensemble.

La visite du Pape dans le Royaume rappelle et met au grand jour “comment les différentes religions et cultures ont fait le creuset de cette grande Nation qui est le Maroc”, a-t-il dit, soulignant que le Maroc a toujours été une terre de coexistence et de respect mutuel entre les différentes religieux monothéistes qui y ont, de tout temps, vécu en paix et en sécurité.

“C’est la preuve que le message du Pape à Abu Dhabi porte sur une réalité, et cette réalité se manifeste de façon claire au Maroc”, a estimé Moratinos.

Evoquant, par ailleurs, l’Appel d’Al-Qods, il a affirmé que le Roi Mohammed VI, en Sa qualité de Président du Comité Al-Qods, et le Pape François, sont les personnalités les mieux placées pour lancer un tel Appel, “à un moment très sensible marqué par des tensions, et où l’on s’interroge sur l’avenir de la Ville Sainte”.

Ainsi, pour Moratinos, le contenu de l’Appel d’Al-Qods reste “très juste et pertinent, en ce sens que la Ville Sainte n’appartient pas à une seule religion ou à un seul peuple ou culture”. “Jérusalem est la capitale globale des religions et des cultures. Et le fait de s’approprier cette ville par les uns ou par les autres n’apportera pas la paix et la stabilité dans la région”, a-t-il averti.

Par conséquent, l’Appel d’Al-Qods reste “un appel clair et nécessaire, qui doit amener l’ensemble des hommes politiques à réfléchir de nouveau avant de prendre des décisions politiques”, a dit Moratinos, qui est aussi l’ancien Envoyé spécial de l’Union européenne pour le processus de paix au Proche Orient.

Selon lui, il est essentiel que les deux parties au conflit israélo-palestinien discutent. “Le caractère spirituel de Jérusalem a été, à mon avis, inclus très tard dans les négociations politiques”, a-t-il regretté.

“Il est essentiel de refléter ce caractère spirituel et religieux de Jérusalem si on veut aboutir à une paix durable et définitive dans la région”, a conclu Moratinos.

Le 05/04/2019 à 13h21