Le Conseil de la région Fès-Meknès vient d’accorder une subvention de plus de 2,4 millions de dirhams à l’université Al Akhwayn. L’initiative a attiré les foudres du conseil régional et de son président, Mohand Laenser, très critiqué pour ce soutien financier à une université privée fréquentée par les élites, rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition du week-end des 18 et 19 mai. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que l’on reproche au conseil de la région d’accorder des subventions sur la base de critères qui ne sont pas clairs et bien définis. Ses soutiens aux associations lui ont attiré, à maintes reprises, autant de critiques, sinon plus.
Concrètement, précise le journal, le soutien financier accordé à l’université Al Akhawayn intervient dans le cadre de la mise en œuvre de l’association stratégique signée entre le conseil de la région et les quatre universités se trouvant sur son territoire. Les universités Mohammed Ben Abdellah de Fès et Moulay Ismail de Meknès ainsi que l’université Euromed bénéficient, au même titre qu’Al Akhawayn, des subventions de la région selon les termes de ce partenariat. Sauf que les deux dernières sont privées et ouvertes exclusivement aux étudiants issus des couches sociales aisées, reproche-t-on au président de la région.
Cela dit, les 2,4 millions de dirhams accordés à Al Akhawayn serviront au développement de six projets de recherche appliquée à fort impact socio-environnemental. Les projets sélectionnés portent ainsi sur le développement d’un modèle économique et social des hammams dans les zones montagneuses dans un contexte d’efficacité énergétique et de développement durable, la création d’un centre de formation régional en énergies renouvelables pour les installations domestiques et sur l’efficacité énergétique dans la région Fès-Meknès.
Les autres projets concernent la promotion et le développement des plantes médicinales du Moyen-Atlas, le développement et la gestion d’une unité pilote innovante pour la production de biodiésel à partir des huiles de friture, en utilisant notamment l’énergie solaire et enfin la transformation du village Zaouiat Sidi Abdeslam en village écologique modèle dans la région pour une meilleure efficacité en termes de consommation d’énergie.
Pourtant, pour le quotidien Al Akhbar, qui se fait l’écho de l’opinion locale, au lieu de verser des subventions à une université qui dispose déjà de revenus substantiels, la région aurait pu soutenir les deux universités publiques, dont certaines installations se trouvent dans une situation déplorable. Certaines constructions vétustes, notamment à l’université de Fès, risquent, en effet, de s’effondrer d’un moment à l’autre, déplore le journal. De même que le conseil de la région aurait pu réserver ce montant à l’amélioration des conditions de vie de la population locale. La plupart des zones montagneuses sur le territoire de la région nécessitent, souligne le quotidien, des interventions urgentes et prioritaires, surtout lors de la saison des grands froids.