Le juge d’instruction espagnol Rafael Lasala poursuit ses investigations sur l’entrée illégale en Espagne du chef des séparatistes Brahim Ghali, alias Benbatouche. Le quotidien Al Ahdath Maghribia rapporte, dans son édition du lundi 13 décembre, que le président du tribunal de Saragosse enquête, maintenant, sur le rôle joué par le ministère de l’Intérieur espagnol dans cette affaire. C’est dans ce contexte qu’il a demandé au commissaire général de la police judiciaire de lui faire parvenir, jeudi dernier, la notification diffusée à ce sujet par les responsables du ministère de l’Intérieur, entre le 18 et 23 avril 2021. Laquelle notification avait alerté l’Audience nationale sur la présence du chef du Polisario sur le sol espagnol.
L’agence Europa Press rapporte que le juge Lasala a, dans une ordonnance datée du jeudi 9 décembre, mis l’accent sur les courriers envoyés par la police à la division dirigée par le ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska. Le juge d’instruction cherche ainsi à s’enquérir de la source qui l’avait informé, de la date de cette communication, ainsi que des moyens utilisés pour échanger ces données. Le magistrat veut exploiter cette correspondance pour enjoindre ce département à lui faire parvenir toutes les mesures prises pour que l’entrée en Espagne du chef des séparatistes demeure secrète.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rappelle que Benbatouche était entré en Espagne, à bord d’un avion médicalisé, via la base militaire de Saragosse, sans passer par les contrôles douaniers. Il faut préciser que l’ordonnance du juge Lasala s’est basée sur plusieurs dépositions et témoignages de personnes auditionnées tout au long de cette instruction. C'est ainsi que le commissaire général d’information de la police espagnole, Eugenio Pereiro Blanco, a confié au tribunal qu’une source l’avait informé, à l’époque, de l’entrée imminente du chef du Polisario en Espagne. Toujours selon Europa Press, ce responsable a refusé de divulguer l’identité de la personne qui lui a fourni cette information, invoquant le secret-défense.
Il a d’ailleurs nié avoir appris l’arrivée de Benbatouche par les canaux officiels, bien que cette visite en catimini ait été dirigée par l’ex-ministre des Affaires étrangères et son directeur de cabinet. Les investigations se concentrent actuellement sur les messages échangés, via WhatsApp, entre le chef de l’armée de l’air et le chef du cabinet de la ministre révoquée des Affaires étrangères, Arancha Gonzalez Laya.