L’affaire Ouzzine conduira-t-elle à un remaniement ministériel?

Mohammed Ouzzine, secrétaire général du Mouvement Populaire et ancien ministre.

Mohammed Ouzzine, secrétaire général du Mouvement Populaire et ancien ministre. . DR

Revue de presseLe Secrétariat général du PJD a évoqué la possibilité d’un remaniement ministériel au lendemain de la mise à l’écart, sur décision royale, du ministre haraki de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Ouzzine. Révélations.

Le 22/12/2014 à 11h18

Longtemps écarté par le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, le remaniement ministériel revient au-devant de l’actualité, après le désaveu royal infligé au ministre MP de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Ouzzine, mis à l’écart depuis vendredi 19 décembre suite au scandale de la pelouse du Complexe Moulay Abdellah. «Un remaniement ministériel sera inévitable si l’enquête ordonnée par le Roi Mohammed VI établit la responsabilité du ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed aOuzzine, dans le scandale de le pelouse du Complexe Moulay Abdellah», ont indiqué des membres du Secrétariat général du parti au pouvoir, lors d’une réunion tenue samedi 20 décembre sous la présidence du chef du PJD et du gouvernement, Abdelilah Benkirane. Al Massae, qui rapporte la teneur de cette réunion, dans son édition de ce lundi 22 décembre, indique que cette possibilité a été envisagée avec «un sens de la retenue» par le chef de l’Exécutif, qui a appelé l’état-major de son parti à «temporiser» jusqu’à l’achèvement de l’enquête ordonnée par le Roi Mohammed VI et dont les résultats seront annoncés ce mardi 23 décembre. Selon Al Massae, Benkirane aurait mis son Secrétariat général contre toute «précipitation» en l’appelant à prendre son mal en patience jusqu’à la fin de l’enquête diligentée sur hautes instructions royales afin de déterminer les responsabilités dans cette affaire ayant à coup sûr écorné l’image du royaume sur la scène internationale, les images prises en direct, lors du quart de finale de la Coupe du monde des clubs, Mundialito, sur la mauvaise pelouse du Complexe Moulay Abdellah, à Rabat, ayant fait le tour du monde. Or, ce n’est pas de cet œil que l’aura vu le chef du gouvernement. Dans une précédente sortie publique, Abdelilah Benkirane avait appelé à ne pas en faire un drame en «arguant» que ce n’était pas «une catastrophe naturelle» ! Il a donc fallu que le Roi intervienne pour que les choses soient remises à leur véritable place. On ne badine pas impunément avec l’image du royaume, encore moins avec sa crédibilité.Vers le "débarquement" du ministre Ouzzine«Les frères de Benkirane se sont arrêtés, lors de leur réunion du samedi 20 décembre, sur les répercussions que pourrait avoir la décision royale sur le travail du gouvernement», relève Al Massae, en soulignant que cette décision reste unique en son genre. Son bien-fondé n’est d’ailleurs pas à démontrer d’autant moins que le scandale est devenu une «affaire d’opinion publique». D’où l’enquête ordonnée par la plus haute autorité du royaume, conformément à l’esprit et à lettre du nouveau texte constitutionnel corrélant entre responsabilité et reddition des comptes. Selon Akhbar Al Yaoum, le chef du gouvernement aurait assuré le Secrétariat général de son parti de sa détermination à établir la vérité sur cette affaire. «Rappelant que la lutte anti-corruption était le principal slogan de sa campagne électorale de fin 2011, le chef de l’Exécutif se dit décidé à traduire dans les faits le principe de la corrélation entre responsabilité et reddition des comptes», rapporte Akhbar Al Yaoum, en révélant que «l’état psychique» du ministre Ouzzine est, depuis vendredi dernier, «très critique ». Depuis l’annonce de l’enquête sur ordre du Roi Mohammed VI, le parti du ministre Ouzzine, le Mouvement populaire, ainsi que le PJD, qui lui a préalablement exprimé son soutien, au nom de la solidarité gouvernementale, font profil bas et s’abstiennent de faire des déclarations. «La responsabilité politique du ministre Ouzzine est un fait incontesté et, du coup, il lui serait difficile de continuer à exercer ses fonctions ministérielles», estime Al Ahdate Al Maghribia, en mettant en relief la «pertinence» de la décision royale et la satisfaction avec laquelle elle a été accueillie par l’opinion publique nationale.

Par Ziad Alami
Le 22/12/2014 à 11h18