Le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, n’a pas défini ce qui pourrait se passer après la fin de la deuxième période de l’état d’urgence sanitaire prévue pour le 20 mai courant. Pour le ministre, ce sont les «foyers épidémiologiques comme ceux enregistrés à Ouarzazate qui nous renseigneront sur les mesures à prendre».
Ceci étant, ajoute le ministre: «La lutte contre le coronavirus passe par le traitement du volet sanitaire avant le volet économique et la circulation des citoyens». Laftit ne cache pas un pessimisme à peine voilé: «Les prochains jours seront difficiles avec la persistance du covid-19. Il apparaît en effet que l’on ne n’achemine pas vers un dénouement proche. Du coup, il faut qu’on apprenne à vivre avec cette pandémie».
Le ministre, qui s’exprimait mercredi dernier lors de la réunion de la commission de l’Intérieur consacrée à l’étude du projet de loi 23.20, a indiqué que l’Etat a étudié tous les scénarios possibles de l’après 20 mai: «Les autorités étudient toutes les probabilités mais il faut convenir que tout reste tributaire de la situation épidémiologique que va connaître le Maroc dans les prochains jours».
Le ministre a toutefois laissé entendre que les points de contrôle policiers seront maintenus après le 20 mai: «Les autorités vont se pencher sur les mesures qui accompagneront ces contrôles, parmi lesquelles l’application informatique relative à la localisation des points de contrôle auxquels sont soumis les citoyens durant la période de l’état d’urgence».
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du vendredi 1er mai, que le ministre a tenu à préciser que cette application 100% marocaine n’est aucunement liberticide, ni pérenne: «C’est un système circonstanciel qui va protéger les données personnelles des Marocains puisqu’il a été décidé avec l’accord de la Commission nationale de contrôle de la protection des données à caractère personnel (CNDP). L’objectif de cette application étant de surveiller le niveau d’engagement des Marocains à respecter le confinement et non pas de stocker leurs données personnelles».
Le ministre a par ailleurs souligné que les recettes des communes ont fortement baissé et a demandé aux élus de serrer la vis sans toutefois que la roue de la gestion communale ne cesse de tourner. Abordant l’aspect économique, le ministre a souligné que certains salariés ont profité de la crise pour demander à leurs employeurs de bénéficier de l’aide de l’état afin qu’ils ne travaillent pas. D’autres, conclut le ministre, ont bénéficié de l’aide de l’Etat alors qu’ils n’y avaient pas droit tandis que des ayants-droits en ont été privés.