"Je ne suis pas d'accord avec Benkirane, bien que ce soit son droit de me bouder, mais c'est aussi mon droit d'avoir un avis contraire sur le cannabis, qui est une richesse nationale pour la médecine. Il faut exploiter cette matière pour améliorer la vie de millions de gens qui vivent dans un dénuement total", a-t-il affirmé, contacté par Le360, dans la foulée d'un communiqué émis par le secrétaire général du Parti de la justice et du développement, ce vendredi 12 mars 2021, enjoignant les membres de ce parti à ne pas s'exprimer sur ce qui devient "l'affaire Benkirane".
L'ex-chef du gouvernement et ex-secrétaire général de ce parti, a en effet, dans une lettre manuscrite transmise via son compte Facebook, annoncé hier, jeudi 11 mars 2021, sa décision de "geler" son appartenance à ce parti et sa décision de rompre ses relations avec des leaders de la formation à référentiel islamiste, qui mène la coalition gouvernementale, dont des ministres en exercice, ainsi que Lahcen Daoudi.
Lahcen Daoudi a également indiqué qu'il avait évoqué "ce projet de légalisation de la culture du cannabis à des fins médicales et industrielles lors des années 2005 et 2013". Et l'ex-ministre de se lancer dans cette comparaison: "c'est comme le raisin, la vigne et le vin".
"Je suis l'un des précurseurs qui ont défendu l'usage de cette plante à des fins thérapeutiques et l'un des fondateurs de l'Institut national des plantes aromatiques et médicinales (INPAM) de Taounate", a-t-il détaillé.
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"J'ai créé l'INPAM quand j'étais ministre de l'Enseignement supérieur", a précisé Lahcen Daoudi.
L’INPAM est l'unique institut marocain qui mène des travaux de recherche et développement, et qui est spécialisé dans le domaine des Plantes Médicinales et Aromatiques et des matières premières végétales, pour l'industrie pharmaceutique, les produits cosmétiques, les arômes alimentaires.
"Le Maroc compte plus de 4.000 plantes médicinales et seules 200 parmi elles sont exploitées", a ainsi révélé Lahcen Daoudi.
A la question de savoir s'il comptait, lui aussi, rompre ses liens avec Abdelilah Benkirane, Lahcen Daoudi a répondu par la négative.
"Non je ne romprais pas s'il [Benkirane, Ndlr] me parle, je lui parlerai, et s'il me salue je le ferai moi aussi", a-t-il souligné.
L'ex-ministre issu du PJD a par ailleurs affirmé que ce différend sera abordé lors de la prochaine réunion du secrétariat général, prévu soit ce week-end, soit lundi 15 mars prochain.