Une décision sans surprise. Le régime militaire algérien avait déjà annoncé la couleur, le 18 août dernier, à l’issue d’une réunion du haut conseil de sécurité présidé par le président Abdelmadjid Tebboune, quand il avait annoncé sa décision de «réviser» ses relations avec le Maroc et son «intensification des contrôle sécuritaire aux frontières Ouest».
Une semaine plus tard, c’est chose faite. «L’Algérie a décidé de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc à partir d'aujourd'hui», a déclaré Ramtane Lamamra, au cours d'une conférence de presse à Alger, énonce l’agence officielle, l'APS. Au cours de cette conférence, Ramtane Lamamra a parlé d’«actes hostiles de Rabat perpétrés depuis longtemps et jusqu’à maintenant», indique la dépêche de l'APS.
Il s'agit là d'une nouvelle fuite en avant de la junte au pouvoir, qui essaie par tous les moyens de masquer ses graves échecs dans la gestion de plusieurs dossiers chauds: une gestion catastrophique de la crise sanitaire, une campagne de vaccination qui fait du surplace, l’incapacité des pouvoirs publics à approvisionner les foyers en eau potable, l’impéritie criante du régime à faire face aux feux de forêts…
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En rompant ses relations avec le Royaume du Maroc, le régime algérien s’enferme dans une logique d’escalade. Alors même que les frontières terrestres entre les deux pays sont fermées depuis 1994, et que les relations diplomatiques ont toujours été détestables, et que la seule mobilisation dont sait faire preuve la diplomatie algérienne vise avant tout à contrer l’intégrité territoriale du Royaume, cette toute dernière mesure est, dans les faits, davantage symbolique qu’effective. Elle ne va rien changer à des relations qui sont au point mort, en dépit de tout ce qui rapproche les peuples algérien et marocain.
En rompant ses relations avec le Maroc, le régime algérien s’engouffre dans une logique d’escalade. Si la rupture décidée par Alger ne change rien à des relations qui étaient de fait gelées, elle engage en revanche le régime algérien dans une voie de surenchère. Laquelle peut conduire à quoi? Là, en effet, est la vraie question.