Pas de nouvelles, bonnes nouvelles ? Le vieux dicton ne s’applique pas au cas d’Abdelaziz Bouteflika. Après trois semaines d’hospitalisation à Paris, l’état de santé du président algérien suscite beaucoup de questions laissant place à des rumeurs alimentées par le manque de communication officielle. Alors que certains médias algériens ont annoncé le retour du chef d’Etat au bercail, les autorités algériennes restent silencieuses sur le sujet. La confusion continue donc de régner incitant certains partis de l'opposition à demander "la publication officielle du dossier médical".
La censure du journal algérien Djaridati et son pendant francophone, Mon Journal, dimanche, n’a pas arrangé les choses. Selon l’agence française AFP, "le parquet d’Alger a ordonné l’ouverture d’une information judiciaire pour atteinte à la sécurité de l’Etat contre le directeur de publication de deux quotidiens".
Le journal annonçait sur ses colonnes une "détérioration de l’état de santé du président Abdelaziz Bouteflika" ce qui aura valu au directeur de publication du quotidien bilingue, Hichem Aboud, une accusation pour "atteinte à la sécurité de l’Etat, à l’unité nationale, à la stabilité et au bon fonctionnement des institutions". Or, la dernière communication officielle, assurée par Amara Benyounès, le ministre de l'Aménagement du Territoire affirmait que " le président allait bien". Le 11 mai dernier, Abdelmalek Sellal, chef du gouvernement algérien avait quant à lui affirmer que le président "suivait quotidiennement les dossiers et questions d'intérêt national". Face à cette accusation, Aboud se défend et affirme dans une déclaration à l’AFP avoir obtenu ses informations de "sources médicales françaises et des proches de la présidence algérienne."
A un an des prochaines élections, l’état de santé du président algérien est d’autant plus important que certains partisans avaient appelé Bouteflika à se présenter pour un 4e mandat. Pour certains observateurs, il est évident que les présidentielles 2014 se feront sans l’actuel ministre, ce qui laisse entrevoir quelques noms pressentis à sa succession. Celui de Ali Benflis circule déjà en attendant que le FLN, ne trouve un nouveau porte drapeau après le départ en janvier dernier de son SG, Abdelaziz Belkhadem.