Dans une mise au point, la représentation du Royaume du Maroc au Sénégal fustige la sortie médiatique malheureuse, prétentieuse et malencontreuse de ce diplomate basé à Dakar. «Malheureuse car truffée de contradictions, de contre-vérités et allant même en porte-à-faux avec les positions officielles de sa propre hiérarchie», souligne l'ambassade du Maroc dans cette mise au point relayée par des médias sénégalais.
«Commentant de manière tendancieuse, deux ans après, et depuis Dakar, la reprise des relations diplomatiques entre le Royaume du Maroc et Israël, cette sortie est pour le moins étrange, inattendue et pose des questions sur ses véritables motivations, l'agenda qui y a présidé et ses commanditaires. D’ailleurs, le diplomate n’hésite pas à faire allusion à ce qu’il a appelé une grande puissance!!!», fait noter la représentation du Royaume.
«Au-delà des entorses aux principes les plus élémentaires de retenue et de respect des Etats souverains, surtout de la part d’un diplomate, les positions exprimées et le langage utilisé manquent cruellement de tact et de diplomatie tout court et relèvent d’une polémique puérile», relève l'ambassade du Maroc, faisant observer «qu'en plus du caractère souverain des positions marocaines, celles-ci ont été suffisamment explicitées et communiquées, en particulier aux plus hautes autorités palestiniennes et ce, dans le cadre de consultations préalables, que le diplomate en question n’est pas censé ignorer!»
L'ambassade rappelle dans ce cadre que le roi Mohammed VI s’est entretenu avec le président de l’Etat de Palestine, Mahmoud Abbas, le 9 décembre 2020, pour l’informer et échanger avec lui au sujet de la démarche marocaine.
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Lors de cet entretien, le roi a réaffirmé à Mahmoud Abbas que sa position soutenant la cause palestinienne demeure inchangée, position que le souverain a héritée de son père feu le roi Hassan II, tient à préciser l'ambassade marocaine.
«Dans ce sens, un communiqué du Cabinet Royal en date du 9 décembre 2020 a informé que le souverain a souligné que le Maroc soutient la solution à deux États et que les négociations entre les parties palestinienne et israélienne sont la seule voie pour parvenir à une solution définitive, durable et globale à ce conflit, conformément à l’Initiative arabe de 2002, adoptée lors du Sommet Arabe de Beyrouth», poursuit-on.
En sa qualité de président du Comité Al-Qods, le roi n’a eu de cesse d’insister sur la nécessité de préserver le statut spécial de la ville d’Al-Qods Acharif, a tenu à rappeler la représentation du Maroc.
Le souverain a également souligné que le Maroc place toujours la question palestinienne au même rang que la question du Sahara marocain et que l’action du royaume pour consacrer sa marocanité ne se fera jamais, ni aujourd’hui, ni dans l’avenir, au détriment de la lutte du peuple palestinien pour ses droits légitimes.
«En effet, la question du Sahara marocain, n’en déplaise à ce polémiste en herbe, ajoute le texte, constitue de tout temps la priorité nationale absolue pour l’ensemble du peuple marocain. Cette question dont la sacralité est aussi incontestable que celle de la question palestinienne dans la conscience collective du peuple marocain, mobilise et unit, depuis l’indépendance, la Nation marocaine autour du Roi Mohammed VI. C’est dire que la manière et le langage utilisés pour aborder cette question dans la sortie médiatique de ce diplomate dénote d’une ignorance totale des réalités marocaines doublée d’une hostilité gratuite.»
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«Ceci dit, que cherche ce diplomate au juste? N’est-il justement pas en train de créer une césure là où elle n’a jamais existé? En tout cas, pour le Maroc et les Marocains, la question du Sahara marocain et celle de la Palestine sont deux causes nationales sacrées et sur le même pied d’égalité!», martèle l'ambassade du Maroc.
«Par ailleurs, et toujours lors de cet échange avec le président Mahmoud Abbas, le souverain a noté que le Roi du Maroc jouit d’un statut particulier et qu’il a des relations distinguées avec la communauté juive d’origine marocaine, dont des centaines de milliers de juifs marocains établis en Israël. Dans ce sens, le Royaume mettra à profit tous ses relais et ses contacts pour la défense des droits légitimes du peuple palestinien dans le cadre d’un engagement constructif pour parvenir à l’établissement d’une paix juste et durable dans la région du Moyen-Orient».
«Sans vouloir nous attarder sur le contexte et les conditions de cette reprise des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël, interrompues en 2002, suite à la 2ème intifada, et contrairement aux assertions tendancieuses et obsessionnelles du diplomate en question, force est de souligner qu’aucun texte officiel ne parle de cette fameuse normalisation. En effet, il s’agit d’une reprise des relations qui a été à l’ordre du jour depuis leur rupture», poursuit l'ambassade du Maroc.
«Il convient de rappeler que cette décision, avant tout souveraine, est le fruit d’un processus de négociations bien antérieur aux accords dits d’Abraham. L’issue de ce processus reflète une approche nouvelle et, soulignons-le, sans préjudice aucun pour la question palestinienne qui demeure au cœur des préoccupations du peuple et de l’action diplomatique du Royaume», relève-t-on.
«Au-delà des relations formelles, il ne faut point occulter le facteur humain et démographique qui a joué un rôle fondamental dans l’aboutissement de ce processus. En effet, et comme chacun sait, plus d’un million d’Israéliens revendiquent leur origine marocaine et le Maroc ne les a jamais reniés. De par la Constitution marocaine, ils sont et continueront à être des citoyens marocains à part entière, et donc des sujets du Roi. Cet attachement des juifs marocains à leur pays d’origine puise ses racines dans l’histoire millénaire du Maroc, terre de tolérance et de coexistence qui s’est illustrée, notamment, par le rôle de protecteur des juifs marocains par Feu le Roi Mohammed V durant le régime de Vichy, souvenir toujours vivace dans la mémoire collective de nos concitoyens de confession juive qui ont érigé le défunt souverain au titre de Juste parmi les Justes», affirme la représentation du Royaume du Maroc .
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«Ceci dit, ajoute-t-elle, le Maroc n’a jamais dérogé à son devoir et à ses obligations à l’égard de la question légitime de la Palestine sœur comme en atteste le message du Roi à Cheikh Niang, président du Comité des Nations unies pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, à l’occasion de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, le 29 novembre 2021, soit deux ans après la reprise des relations avec Israël.»
Le roi a souligné: «C’est également l’occasion pour Nous de réaffirmer notre entière solidarité avec le peuple palestinien et notre total soutien à son droit légitime: l’instauration d’un Etat indépendant et viable… Nous soulignons que la position ferme du Maroc n’a jamais été dictée par des circonstances et encore moins par une conjoncture particulière. Elle ne s’inscrit pas non plus dans le cadre de débats ou de surenchères politiques stériles», rappelle-t-elle, relevant que «ces assurances exprimées par le Souverain, n’en déplaise à ce diplomate, illustrent, encore une fois de plus, l’attitude constante, loyale et respectueuse des engagements pris d’une diplomatie ancrée dans l’histoire loin de tout opportunisme et de virevoltage circonstanciel».
«Est-il opportun de rappeler au diplomate la reconnaissance et les hommages multiples et moult fois réitérés par sa propre hiérarchie, par la Ligue des Etats arabes, l’Organisation de la Conférence islamique et divers autres dirigeants et dignitaires religieux de Palestine et de par le monde au Roi et au Maroc, pour sa position constante et son rôle constructif dans la défense des droits légitimes et inaliénables du peuple palestinien et de la paix», souligne la même source.
«Sur le terrain, le Comité Al Qods et son bras financier Bayt Mal Al-Qods, engagés dans des projets socio-économiques en faveur de la population et pour la préservation du cachet arabo-islamique de la Ville Sainte, est financé à plus de 80% par le Royaume à lui seul», tient à préciser l'ambassade du Maroc à l'adresse de ce diplomate.
«Pour ce qui est du fameux statut d’Observateur d’Israël au sein de l’UA, c’est à cette dernière et à ses Etats membres de trancher sur cette question selon ses statuts. Le Maroc, de son côté, demeure cohérent avec lui-même, et si incohérence il y a, il faudrait la chercher chez certaines parties qui ne s’assument pas. Encore une fois, le Maroc saura tirer profit de tous les leviers ainsi que de tous les foras régionaux et internationaux pour défendre haut et fort, sans concession ni ambiguïté aucunes, les droits légitimes des frères palestiniens et la solution de deux Etats vivant côte à côte en paix et en harmonie», conclut la mise au point.