Alger a fait appel au principe de "réciprocité" en convoquant, samedi au siège du ministère des Affaires étrangères, l'ambassadeur du royaume du Maroc, Lahcen Abdelkhalek. Cette convocation intervient en effet suite à la convocation, vendredi 19 mai, du chargé d'affaires algérien, au siège du ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale (MAECI), à Rabat, où il s'est vu signifier les protestations de Rabat contre l'agression physique perpétrée par le numéro 3 du ministère des AE algérien, le dénommé Soufiane Mimouni, contre le diplomate marocain Mohamed Ali El Khamlichi, lors d'un colloque du C24, jeudi 18 mai aux Caraïbes,
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Sauf que ce n'est pas de cet oeil que l'aura vu le MAE algérien. Recevant ce samedi Lahcen Abdelkhalek, le ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, a fait part à l’ambassadeur du Maroc des "vives protestations" de l’Algérie suite au "harcèlement de la part de membres de la délégation marocaine, à l'encontre d'une jeune diplomate, membre de la délégation algérienne au séminaire du Comité des Nation unies sur "les territoires autonomes", qui s’est tenu à Saint-Vicent-les-Grenadines, du 16 au 18 mai 2017, a indiqué le MAE algérien, dans un communiqué.
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"Ces provocations contre la diplomate algérienne ont amené les autorités de Saint-Vincent et les Grenadines à lui assurer une protection personnelle rapprochée", a affirmé la même source dans le communiqué relayé par l'APS.
Et d'ajouter: Messahel a signifié au diplomate marocain le caractère "inacceptable d’un tel comportement contraire aux règles élémentaires de bienséance et attentant à la courtoisie et aux us et coutumes diplomatiques".
Le ministre a soutenu que "les éléments d’information relatifs à ce fâcheux incident en possession de la partie algérienne et vérifiables autant auprès des organisateurs et que des participants au séminaire, confirment les agissements des membres de la délégation marocaine, en ajoutant que les détails de ces faits ont été portés à la connaissance du Secrétaire Général de l’ONU".
Le MAE algérien pousse le ridicule jusqu'à faire sienne la même demande d'excuses présentée vendredi officiellement par la partie marocaine, en soutenant que "l’Algérie était (aussi) en attente des excuses de la part du Maroc"!
Pour rappel, lors de la convocation vendredi du chargé d'affaires algérien, le MAECI a signifié à ce dernier "l'étonnement du royaume du Maroc face à cet acte qui transgresse tous les us et pratiques diplomatiques, et qui a été perpétré par le représentant d'un pays qui n'a eu de cesse de clamer, haut et fort, qu'il n'est pas partie prenante au différend régional autour du Sahara marocain".