L'ambassadeur du royaume du Maroc à Alger a quitté Alger, avant-hier jeudi 16 septembre, au terme de sa mandature chez le voisin de l'est. Abdallah Belkziz, qui sera remplacé par Lahcen Abdelkhalek, a été reçu à Alger par le président du Conseil de la nation Abdelkader Bensaleh, numéro deux dans la hiérarchie de l'Etat algérien, après le président de la république Abdelaziz Bouteflika.
Rien n'a certes filtré sur la rencontre entre l'ambassadeur Belkziz et le président du conseil de la Nation algérienne, il n'en demeure pas moins que cette visite d'adieux tombe à un moment où les relations entre Rabat et Alger traversent une période des plus difficiles.
Dernière crise en date, cette vive passe d'armes qui a eu lieu le 14 septembre à Marguarita, au Venezuela, lors du débat interactif de la réunion ministérielle du Mouvement des non-Alignés, entre le chef de la délégation marocaine Omar Hilale et le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra.
Élément déclencheur de cette énième crise: l’opposition de l’Algérie à la candidature marocaine à la présidence du comité politique du MNA.
Lors de ce débat interactif, le ministre Lamamra, surnommé "pitbull de la diplomatie algérienne", avait déclaré que "le Mouvement doit rester fidèle aux 17 territoires non autonomes, suivi activement par le C24 des Nations Unies, notamment un dans son voisinage immédiat, le Sahara occidental qui doit exercer son droit inaliénable à l’autodétermination conformément aux dispositions de la légalité internationale et à celle continentale africaine".
Réagissant aux propos biaisés du ministre Lamamra, Omar Hilale a déclaré que le principe de la souveraineté, consacré par les pères fondateurs du Mouvement dans leur Déclaration à Bandoeng, demeure la base de toute relation bilatérale et internationale.
Par ailleurs, l'ambassadeur marocain auprès de l'ONU a relevé que ce principe a été mis sur le même pied d’égalité, et dans la même ligne, que celui de l’intégrité territoriale des pays dans la Déclaration de Bandoeng.
Ce nouveau clash intervient également sur fond de tension savamment orchestrée par Alger concernant la région de Guerguerat, où les forces de sécurité marocaines interviennent depuis le 14 août dans le cadre d'une opération d'assainissement de cette région de toutes sortes de trafics illicites (armes, drogues, voitures volées). Une opération que le Polisario, appuyé par Alger, a tenté en vain de stopper, en envoyant 32 éléments armés à la lisière de Guerguerat.
C'est dans ce contexte tendu que l'ambassadeur Abdallah Belkziz quitte Alger.