"Le général de corps d’armée Ahmed Gaid Salah a supervisé dimanche 22 avril un exercice de simulation d’un raid aérien ennemi à la base aérienne de Bousfer à Oran", indique un communiqué du ministère de la Défense nationale (MDN), largement relayé par nos confrères algériens.
Cette annonce laconique pousse inévitablement à se poser la question légitime: quel "raid aérien ennemi" est-il visé par cet exercice de simulation de riposte effectué par la DCA algérienne, sous la supervision du chef d'état-major de "l'Armée nationale populaire", vice-ministre de la Défense, et prétendant à la succession d'Abdelaziz Bouteflika?
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Le choix du lieu pour simuler cette prétendue riposte à "un raid aérien ennemi" ne laisse aucun doute quant à sa cible non déclarée: le Maroc. Outre le lieu, Oran, ville frontalière du Maroc, il y a aussi le timing fixé pour son organisation. En effet, cet exercice intervient sur fond de crise autour de la zone tampon, à l'est du dispositif de défense marocain, où le front Polisario, qui bénéficie d'un soutien multiforme (y compris militaire) de la part d'Alger, a multiplié les incursions et les provocations.
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D'où la mise en garde ferme des autorités marocaines, formulée et transmise à l'ONU, appelée à prendre ses responsabilités face à ces provocations répétitives orchestrées à Alger et exécutées par le front séparatiste.
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Il faut aussi souligner que cet exercice de simulation de "riposte" intervient au lendemain du crash, le 10 avril, à quelques encablures de la base aérienne de Boufarik, à 35 kilomètres d'Alger, d'un appareil de l'armée de l'air algérienne, faisant 157 victimes mortelles, dont des militaires du front Polisario. Une présence séparatiste qui confirme l'implication avérée d'Alger dans le conflit factice créé autour du Sahara marocain, et le soutien militaire effectif qu'elle n'a eu de cesse d'apporter au front Polisario.
L'exercice de simulation de "riposte" peut également être perçu comme une manoeuvre dilatoire destinée à faire oublier ce coup dur subi par l'armée algérienne, contredisant les rodomantades de son chef d'état-major, qui répétait à tout vent que son armée était disposée à toute éventualité en louant à chaque fois son "opérabilité" et sa "disponibilité à toute épreuve"!
L'exercice effectué hier dimanche sous la supervision de Gaïd Salah pourrait ainsi s'inscrire dans le cadre de cette démonstration de "farce" à l'encontre d'un "ennemi" imaginaire! Il apporte la preuve qu'Alger n'est près de renoncer à sa théorie complotiste pour attaquer de front cet ennemi réel, en l'occurence l'incurie qui mine "l'Etat" algérien, ou ce qu'il en reste.