Nouvelle zone de turbulences dans les relations entre le PJD et le RNI, principaux partis de la coalition gouvernementale. En cause, la campagne de boycott de certains produits et les déclarations jugées déplacées de ministres et parlementaires PJD visant les ministres du parti de la Colombe.
Selon Assabah, dans son édition de ce vendredi 11 mai, les ministres du RNI se sont plaints à Saâd-Eddine El Othmani, le 10 mai en plein conseil de gouvernement, de l'attitude de Lahcen Daoudi et Aziz Rabbah. Lahcen Daoudi, dans de récentes déclarations, avait affirmé que le gouvernement ne s'était pas exprimé officiellement sur la campagne de boycott et en réaction aux propos de Mohamed Boussaïd. Le ministre de l'Economie et des finances avait qualifié ceux qui soutenaient le boycott de "mdaouikh" (étourdis), un terme utilisé par Abdelilah Benkirane contre une partie des bases du PJD.
Pour ne rien arranger, Aziz Rabbah avait affirmé, au sujet des propos de Mohamed Boussaïd, que certains ministres commettaient des bourdes et qu'il fallait écouter les boycotteurs. Selon la publication, des parlementaires islamistes ont surfé sur la vague du boycott en faisant semblant d'oublier, par exemple, que le prix du carburant a augmenté à cause d’Abdelilah Benkirane qui voulait transférer les milliards des subventions aux démunis.
Assabah affirme que Saâd-Eddine El Othmani a rassuré les ministres du RNI en leur expliquant qu'il s'agissait d'un malentendu et que tout pourrait être réglé en ayant recours à la charte de la majorité. Le chef du gouvernement a même cité en exemple le cas de Lahcen Daoudi, qui s'était attiré la colère des élus du PJD au sujet de ses déclarations sur l'avenir de Centrale Danone, de ses 6.000 salariés et des 120.000 éleveurs qui collaborent avec cette société. L'une des attaques les plus violentes contre Lahcen Daoudi a d'ailleurs été formulée par Nabil Cheikhi, membre de la direction du PJD, a ajouté El Othmani pour faire avaler la pilule aux ministres du RNI. Mais la pilule passera-t-elle ?