Après avoir menacé de redoublement ou d’exclusion les étudiants de médecine en grève, ces derniers ont appelé à organiser une marche de protestation à Rabat. Ce faisant, ils considèrent que le fait de «menacer 18 000 étudiants de redoublement ou d’exclusion montre que le gouvernement reconnaît implicitement son intention de décréter une année blanche».
Les grévistes ont exprimé leur intention de demander audience au ministère des Droits de l’homme, tout en appelant le ministère de l’Education nationale et celui de la Santé à satisfaire leurs revendications. Selon des sources bien informées, les tentatives de médiation se poursuivent entre les étudiants et le gouvernement pour trouver une solution aux points de divergence, notamment en ce qui concerne le concours de résidant. L’objectif des médiateurs étant d’obtenir d’une part des garanties de la part des étudiants pour cesser de boycotter les examens et d’autre part pour que le gouvernement annule toutes les mesures prises dans ce dossier.
Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du lundi 17 juin, que le déroulement de l’examen demeure possible au cours de cette semaine ou lors de la session de rattrapage. Une possibilité qui a poussé plusieurs acteurs politiques, dont des groupes parlementaires, à redoubler d’effort pour convaincre les deux parties à s’asseoir autour de la table de dialogue loin de «tout bras de fer».
Une source parlementaire souligne qu’un accord est toujours possible à condition que les étudiants donnent des garanties pour que l’année universitaire se termine dans des bonnes conditions et que le gouvernement s’engage à poursuivre le dialogue sur les points de divergence. Les mêmes sources indiquent qu’il est possible de trouver des solutions aux problèmes du concours de spécialisation, notamment en augmentant, d’une manière tangible, les postes ou en adoptant un système de quota et autres.
Par ailleurs, le syndicat national de l’enseignement supérieur a organisé un sit-in de soutien aux professeurs suspendus à la faculté de médecine de Casablanca. Selon certaines sources, des médecins et des pharmaciens ont aussi été suspendus, dont certains sont des parents des étudiants en grève.
Il faut rappeler que le gouvernement avait menacé les étudiants de redoublement ou d’exclusion après la fin de la période réservée au déroulement des examens. L’Exécutif a officiellement accusé le mouvement Al Adl Wal Ihsane d’exploiter ce dossier pour inciter les étudiants à mener des actions qui ne servent pas leurs intérêts.
Dans un communiqué, le gouvernement a exprimé son «engagement à respecter le principe de l’égalité des chances entre tous les étudiants et les médecins sans aucune exclusion». L’Exécutif affirme, par ailleurs, ne fermer aucune porte aux initiatives des médiateurs dont il loue les efforts pour mettre fin à cette situation.